lundi 20 décembre 2010

Les chances que ça arrive!

Environ 15% des jumeaux identiques sont ce qu’on appelle des jumeaux miroir. Un gaucher, un droitier. Une rosette qui part d’un côté, l’une de l’autre. Une dent qui apparaît à gauche chez l’un et quelques jours plus tard, à droite chez l’autre.

Il y a quelques mois de cela, je vous écrivais que nos jumeaux ne sont pas des jumeaux miroir. Eh bien, j’avais tort, leurs dents apparaissant toujours du même côté et leurs cheveux étant toujours si dépeignés que l’observation des rosettes ne nous avait pas beaucoup renseignés.

Puis hier soir, la révélation! Nous les avions installés côte à côte à table pour souper et c’était frappant de voir Julien manger de la main gauche alors que son jumeau privilégiait systématiquement la droite. Comme ils venaient de prendre leur bain, ils étaient pour une rare fois, bien peignés et de toute évidence, si les rosettes semblaient tourner du même côté, la vérité nous a pour une fois laissés sans voix; elles n’étaient pas implantées au même endroit! C'est clair maintenant, nous avons mis au monde un couple de jumeaux qui sera imbattable au badminton en double.

Si donc, une grossesse sans prise d’hormones sur 100 est gémellaire, pour ce 1%, on retrouve 2 couples de jumeaux fraternels pour un couple de jumeaux identiques (0.42%) et que de ce nombre, 15% soient des jumeaux miroir, on parle donc d’un peu plus d’un individu sur 1000 (puisqu’il faut multiplier par deux) et donc d’une grossesse sur 2000 qui donne lieu à cet étrange caprice de la nature.

Devant ce calcul, j’hésite souvent entre rester terrée chez moi par peur de la foudre (systématiquement évoquée lorsqu’on se livre à ce genre d'exercice) ou bien aller m’acheter des billets de lotto. Puis je me raisonne en me disant : « Mais qui a entendu parler d’une mère de jumeaux monozygotes, biamniotiques et miroir qui gagnait le gros lot ou bien se faisait frapper par la foudre? ».

Et de toute façon, par les temps qui courent, on a franchement plus besoin de dormir, de lait 3.25%, de temps et de couches que de millions! (À la relecture, je suis encore en train de me demander si je me crois!)


mardi 14 décembre 2010

Admiration maternelle

Puisque c’est mon blogue et que j’en fais bien ce que je veux, vous saurez bien me pardonner ces quelques instants de gagaїsme on ne peut plus maternel.

Pouvez-vous croire que mes petits loups ont déjà commencé à prendre des jouets pour se faire des histoires de plus en plus réalistes?

Ma préférée à ce jour est celle du petit baleineau qui a perdu sa maman et qui crie « Au secours, au secours! ». Julien ajoute : « Oh non! Petit bébé, perdu sa maman », lui donne un bisou, puis fait sortir la maman baleine de derrière son dos en disant : « Trouvé! Maman ». Et l’histoire se conclut par des bisous entre maman et bébé baleine.

Incroyable tout de même ce mélange de la chanson Trois petits minous ont perdu leurs mitaines et du livre Petit poisson blanc emprunté à la bibliothèque. Deux ans et demi et déjà un élément déclencheur, des péripéties et une conclusion. Personnellement, je suis en extase, mais, notez bien : je suis la maman.

lundi 13 décembre 2010

Incontournable Cardio-Poussette

Plusieurs événements ont récemment fait en sorte que je me remémore les premiers mois avec les jumeaux. En général, la plupart de mes souvenirs tendent à évacuer les côtés plus négatifs, pour se concentrer sur les moments agréables avec une exception toutefois; la première année des garçons. Tentative d’explication : les moments tendres y sont trop entrelacés à la fatigue et autres problèmes. Comme ce blogue se veut une ressource pour les parents de jumeaux, je le préfère positif et rempli de ressources, exit donc mes doléances. Je vous parle donc aujourd’hui de l’activité qui m’a le plus aidée à me remettre sur pieds : les cours de Cardio Plein-Air.

J’ai commencé quand les garçons avaient deux mois et demi et venaient tout juste de prendre le sein à temps plein. Éprouvée par mon HELLP syndrom et le cocktail de médicaments qui l’avait accompagné, je n’arrivais toujours pas à courir, mes muscles semblant tétanisés et faits de plomb. Treize mois plus tôt, j'escaladais le Kilimandjaro (5895 mètres, c'est pour me vanter!) avec Pascal et à cette époque, je traînais les pieds comme si j'y étais encore. Heureusement, notre groupe a eu la chance de tomber sur Mélanie, la propriétaire de la franchise, tout sourire et si enthousiaste que nous n’avions qu’une envie, bouger avec elle.

Josette et moi avions souvent croisé des groupes de gens qui faisaient du Cardio PleinAir dans le parc Angrignon, automne, printemps ou hiver avec le même bonheur. J’avais eu l’intuition que c’était fait pour moi et j’avais bien raison. J’ai commencé la session d’automne sur les fesses et je l’ai terminée dans une forme exemplaire, la petite sueur sur le front et la fierté gros comme ça à bout de bras.

Les cours se déroulent dans un parc et alternent marche (ou course) rapide et exercices musculaire et aérobique. L’entraîneur rectifie immédiatement tout mouvement mal exécuté parce que les groupes sont réduits à un maximum de 15 personnes. Complètement à terre à mes débuts, en très grande forme à la fin et traînant comme un boulet un mal de dos perpétuel, je suis la preuve que ces cours s’adressent à tous, peu importe notre niveau de forme physique ou le nombre de bébés que nous poussons devant nous.

Un seul bémol dans mon cas, le montage et le démontage de mon chariot avant et après chaque cours. Disons que lorsque j’avais la chance de pouvoir me rendre à vélo, je pédalais avec joie, même si ça signifiait devoir arriver un peu plus tôt pour allaiter, arrêter quelques minutes ou bien faire l’exercice de la planche tout en donnant le sein à Antoine et Julien.

Bref, une excellente activité pour les mamans en congé de maternité. Sortir de chez soi deux fois par semaine, prendre du temps pour nous en bonne compagnie et s’activer le cardio en pleine nature, c’est un must quand on est confrontée quotidiennement aux couches odorantes, à la purée et à des montagnes de vêtements à gérer.

vendredi 10 décembre 2010

La survie par la congélation


Je lisais ce matin un article sur Céline qui parle de la fatigue occasionnée par l’allaitement de ses jumeaux. (Eh oui, Céline. C’est qu’on n’échappe pas à la référence « Céliiiine» quand on tient un blogue sur les jumeaux au Québec!) Pauvre Céline donc, ne dort plus, ne mange plus, se brosse les dents sous la douche et a peur de ne pas avoir retrouvé sa silhouette pour mars. Ses propos friseraient presque l’indécence si on ne les savait provoqués par une innocence pure, elle-même probablement explicable par une ignorance crasse de ce qu’est la vraie vie. Je me demande combien de fois par jour elle pense à sa mère, qui a elle-même mis au monde un couple de jumeaux? Lâchez la limousine and take a kayak, madame Dion-Angelil! On n’a pas tous un cuisinier, une femme de ménage, un styliste et un entraîneur à notre disposition quand vient le temps de s’occuper de notre famille. Prendre soin de nos enfants dans des conditions comme celles qu’elle vit maintenant, c’aurait été des vacances pour nous. D’où mes cheveux qui se hérissent quand je lis que la pauvre trouve ça fatiguant.

Tout ça pour vous dire que ce matin, je me demandais comment NOUS avions fait pour survivre sans personnel de soutien. Parents, amis et aide familiale viennent évidemment en tête de liste, mais ne sont pas au rendez-vous pour toutes les familles de jumeaux. Notre survie a donc dû passer par la congélation. Pas du type Disney bien sûr, mais plutôt du type Frigidaire. Comme le magnifique spécimen qui trône au milieu du garage de Pascal et dont nous avions fait l’acquisition quelques mois avant l’arrivée des jujus. Nous avons donc eu la chance, puisque nous en avions l’espace, de pouvoir préparer plusieurs repas à l’avance. Un merveilleux cadeau de shower qui a consisté en plusieurs petits plats maison et congelés a même pu y prendre place. Ensuite, je me suis mis à y placer tout ce que je pouvais : pain, beurre, légumes surgelés, portion unique, portion double, portion pour recevoir. Le tout étiqueté avec un soin qui aurait rendu jalouse mon enseignante obsessive de première année. J’ai même découvert que les sacs de lait, si manipulés avec soins, et quoi que longs à décongeler, pouvaient se congeler sans problème. Ces mêmes sacs, sont d’ailleurs en passe de détrôner les traditionnels Ziplock ici. Un sac à lait lavé, et rincé est en effet beaucoup plus résistant.

Grâce à une gestion qui m’impressionne moi-même et qui, je l’admets, tient autant de la paresse que de la saine organisation, je parviens maintenant à ne passer à l’épicerie qu’une seule fois par deux semaines. Je dois tout de même admettre que nous recevons un panier bio toutes les deux semaines en ce moment. Aussi, il nous arrive parfois de faire un saut de puce au marché pour en ramener concombre, laitue pour nous ou bananes et clémentines pour les petits ogres.

Tout de même quelle économie de temps appréciable pour qui tente de concilier travail-famille-manger-santé! Et finalement, pour Céline, vous voulez savoir la vérité ; je ne suis pas SI jalouse que ça. Moi aussi j’aurais aimé ça pouvoir passer tout mon temps avec mes bébés au début, mais pas au prix d’un retour au travail si rapide…ni surtout d’étrangers dans mon congélateur.

vendredi 3 décembre 2010

Je fais appel à vous: des voeux pour Rose

Il y a quelques mois à Ste-Justine, deux petites jumelles identiques ayant le syndrome transfuseur-transfusé sont nées prématurément. L’une d’elle, Rose, est toujours hospitalisée. Nous ne pouvons qu'imaginer le déchirement que vivent la soeur jumelle de Rose, sa grande soeur, son papa et sa maman.

Sa maman Stéphanie, par l'entremise de son blogue, nous a récemment fait parvenir cette demande que je retranscris ici avec l'espoir d'être un petit maillon permettant de mettre un peu de couleur dans la vie de cette famille.


Donc, comme à Noël les gens s'offre des cartes, j'ai pensé que les gens intéressés à faire un petit geste peu coûteux pourraient envoyer des souhaits concrets à Rose. Vous pouvez faire parvenir, à compter de maintenant, des cartes, des photos, des dessins, des bricolages ou autres directement à Rose, à Ste-Justine. Les seules conditions sont : votre envoi doit contenir l'image d'une Rose (collage, image, dessin, peinture, etc.) et vos noms et liens avec nous (surtout pour les amis virtuels!).

Voici l'adresse, à réécrire tel quel;

Rose Santerre
CHU Ste-Justine
3175, Côte-Sainte-Catherine
Néonatalogie, 4e étage bloc 2
Montréal, QC H3T 1C5

Toutes vos lettres seront lues à Rose, puis déposées dans son lit, à la maison, en attendant son retour.
En vous remerciant et en espérant qu'une Rose pousse sur la neige bientôt.


Stéphanie conclut ainsi, puisque l'un de ses grands souhaits serait de ramener Rose à la maison pour l'hiver.

Pour visiter son blogue: http://roseetalysmesfleurs.blogspot.com/



lundi 29 novembre 2010

Deux minutes de motivation!

Depuis la fin de la production, je suis vidée. Fatiguée comme rarement je le suis. Faut croire que ça ne me fait pas de bien dormir, prendre mon temps pour manger, avaler mes vitamines religieusement tous les jours et passer mes soirées chez nous. Je suis en blues post-prod... C'est une condition très connue chez les St-Bruno Players, je suis certaine que les autres comédiens vivent la même chose. Sauf Nancy bien sûr. Elle vient de partir pour le Suuuud, la chanceuse!

De retour d'une journée harassante (je ne sais jamais s'il faut mettre un ''h'')... Disons plutôt... De retour d'une exténuante journée de suppléance, je n'avais le coeur à rien après le souper, mais un coup d'oeil à mes fils m'a fait prendre conscience que j'ai récemment négligé mes devoirs de mère. (J'entends mes lectrices féministes penser que les jujus ont aussi un père, ce à quoi je rétorque: il y a des limites au féminisme et l'entretien capillaire en est une!) C'est qu'avec le retour en force de la tuque, les cheveux de mes garçons me font invariablement honte à chaque matin. Ils sont pourtant magnifiques au sortir du bain, mais voilà, ce soir, la réalité me frappait de plein fouet; ils ne s'appelent pas René et Charles. La seule et unique visite chez le barbier ayant été un vrai cauchemar, une seule solution s'imposait: la coupe maison.

Je le fais depuis qu'ils sont petits et je connaissais des succès relatifs jusqu'à ce qu'ils se mettent en tête que je leur faisais mal... Mais ce soir, malgré mon épuisement, j'avais décidé que c'était maintenant que je coupais. J'ai même trouvé le combo idéal: le bain, un suçon et la chanson des trois petits minous qui ont perdu leurs mitaines. Et ma foi, je dois admettre que je suis assez fière du résultat.

Seulement... ma motivation est vite retombée et... on en a pour quelques jours à n'avoir aucun mal à les différencier. La coupe de Julien est vraiment belle et si personne ne prend de photos dans les prochains jours, Antoine ne saura jamais qu'il a perdu à Ma p'tite vache a mal aux pattes un certain jour de novembre...

lundi 22 novembre 2010

La vie est un gros pain

J’ai repris Julien quand il a déclaré avoir, et je cite, « flushé la toilette », en lui disant qu’on devait attendre le pipi ou le caca avant de plutôt « tirer la chasse ».

Tirée ou flushée, peu importe, puisque c’est six litres d’eau fraîche qu’il s’est bien sûr empressé de rebalancer dans les tuyaux pour me faire plaisir. J’ai encore bien des croûtes à manger comme mère…

lundi 15 novembre 2010

Semaine intense

Je viens de survivre à la première semaine de production, la plus intense, celle avec le moins de sommeil et le plus de stress. Celle qui nous fait immanquablement nous interroger sur notre degré de santé mentale et nous cause le plus de cauchemars. Quand on réussit à dormir, bien sûr!

À cause de ce fameux rôle, j’ai vu mes garçons une heure de moins chaque jour et le reste du temps passé à leur côté n'était que course folle à travers la maison, ce qui leur a pratiquement valu d’être embrassés toutes les cinq minutes et d’endurer des « Moi je t’aime beaucoup! » chaque fois que j’avais leur attention. Si je ne me retiens pas, ils vont finir gâtés pourris d’ici la fin de cette pièce! Bon okay, je confesse, je ne me suis pas trop retenue depuis plus longtemps que ça et le mal est maintenant fait ; ce seront probablement d’horribles petits enfants-rois! Enfin… disons co-régents puisqu’il sera difficile de décider lequel montera sur le trône.

Mais je m’égare, je m’égare. Je voulais simplement vous annoncer que les deux premières représentations se sont déroulées sans bug majeur et surtout, que j’ai toujours autant de plaisir à monter sur les planches et à côtoyer les merveilleux membres de la Troupe de théâtre Saint-Bruno Players.

C’est beaucoup, beaucoup de travail et d’implication de la part de plusieurs personnes et tout cela pour quatre fois deux heures de représentation, seulement. Déjà à partir du salut, tout n’est plus que souvenirs et impressions, le théâtre étant par définition, le plus éphémère de tous les arts. Et c'est ce qui le rend si passionnant à mes yeux.

lundi 8 novembre 2010

La meilleure des ressources

Si je veux remplir le mandat que je me suis fixée avec ce nouveau blogue, je dois absolument vous parler de l’Association de parents de jumeaux et triplés de la région de Montréal (APJTM). Il s’agit là d’une ressource incontournable pour tout parent de jumeaux, et ce dès l’annonce de la renversante nouvelle. Bref, on n’attend pas de se remettre du choc, on contacte l’APJTM immédiatement! Une téléphoniste bénévole se fera un plaisir de répondre aux questions et offrir un soutien personnalisé.t tre dedes

En effet, dans leur nouvelle aura gémellaire, les futurs parents ne le savent pas toujours, mais ils voguent lentement et irrémédiablement vers une parentalité en marge de la norme. Vous pouvez d’ailleurs procéder à l’expérience suivante ; demandez à des parents de jumeaux de vous raconter l’accouchement. Ou le suivi médical de la grossesse. Ou bien les premiers mois. Mieux encore, la première année. Puis, le dilemme de la séparation ou non à l’entrée à l’école. Ce que vous entendrez ne sera probablement pas banal pour vous. Mais ça l’est pour eux!

Vers qui se tourner donc, pour en parler sans devoir tout expliquer, tout justifier? Proches et amis, tout aidants et aimants qu’ils soient, ne pourront jamais remplacer le contact avec des parents de jumeaux qui sont passés à travers les différentes étapes si particulières à l’aventure gémellaire. C’est ici qu’intervient l’association.

Dès l’heureuse annonce, l’APJTM propose des services. Grâce au Jumello, le journal mensuel, les futurs parents pourront se familiariser avec leur nouvelle réalité. À chaque mois, l’association organise également une conférence sur des thèmes variés qui permet de socialiser et d’en apprendre un peu plus sur l’allaitement, les réalités de parents de jumeaux et le sommeil pour ne nommer que ceux-ci. Il existe même un service de parrainage entre des familles de jumeaux!

L’APJTM propose un très beau recueil de témoignages d’allaitement écrits par des parents de jumeaux et même de triplés qui ont allaité quelques semaines, mois ou années. Ce recueil sera par ailleurs bientôt réédité avec des témoignages plus récents. Le Jumello publie aussi une liste de marraines d’allaitement qui ont toutes allaité leurs jumeaux/jumelles, ce qui peut être très utile quand on sait que les défis auxquels nous sommes confrontés sont si particuliers.

Puis, deux fois par année, le bazar de l’association bat son plein à Montréal et permet à tous et chacun de s’équiper à petit prix et surtout, de constater que oui, on survit à la première année!

Également, le service de casting offert par l’APJTM est très populaire puisque la plupart des bébés que vous voyez dans vos émissions préférées sont en fait des jumeaux identiques… dénichés par l’APJTM

Finalement, les différentes activités organisées par l’APJTM réunissent ponctuellement des dizaines de jumeaux à la cabane à sucre, aux pommes, en camping, etc. Nos cocos suscitent sourires et regards partout où ils passent, mais pour une fois, ce sont les singletons qui sont en minorité lors de ces rencontres! À souligner, la fête de Noël qui demeure une activité incontournable pour plus de 300 enfants: modules gonflables, ateliers thématiques, le frère jumeau du Père Noël est même de la partie!

Et le plus beau dans tout ça, c’est que cette association fonctionne depuis bientôt 50 ans exclusivement grâce à ses bénévoles. Les frais d’adhésion sont minimes et ne servent qu’à supporter l’impression et l’expédition du Journal. Les merveilleux bénévoles réussissent à couvrir les autres frais grâce aux deux bazars organisés chaque année. Aucune subvention gouvernementale ne vient appuyer l’immense travail et soutien apportés à la grande communauté des parents de jumeaux, souligne par ailleurs Nathalie Ménard, la Présidente de l’Association.

Personnellement, ce que j’apprécie le plus de ce regroupement, est le forum de discussion dont vous trouverez le lien au bas de ce billet. Petits problèmes, gros malheurs, questions, témoignages, tout trouve réponse parmi ces mères (et quelques pères!) chaleureuses et compréhensives. La première année, je croyais que je n’avais pas le temps d’y aller, mais je regrette de ne être passée plus souvent faire un saut, je me serais évitée bien des angoisses. Savoir que ça arrive à tous les parents de jumeaux de se faire dévisager en public ne change rien à l’absurdité de la situation, mais ça aide au moins à finir son épicerie avec le sourire! Et surtout, dans cet espace, j’ai l’impression que mon quotidien est plus normal; je n’ai pas besoin d’expliquer ce que je ressens, ce que représente la prématurité ou encore, ce que c’est concrètement que d’élever mes deux petits monozygotes!

Ce que les mamans en disent :

Mon activité favorite avec l'APJTM a été la cueillette des pommes, poires et prunes en septembre dernier. Toute la famille a bien apprécié cette belle sortie qui fut très populaire d'ailleurs. On a beaucoup aimé la cabane à sucre et la fête de Noël également.

Ma conférence incontournable fut celle de l'allaitement de jumeaux et triplés donné par Vicky Paraschuk. Ce fut très intéressant et beaucoup de mamans enceintes de jumeaux y ont assisté.

J'adore recevoir le Jumello à la maison. C'est un petit plaisir! J'aime beaucoup écrire mes chroniques d'allaitement pour informer les mamans ou futures mamans qui désirent allaiter.

Les marraines d'allaitement de l'APJTM sont des femmes merveilleuses qui ont allaité leurs jumeaux avec succès et qui désirent partager leur expérience en aidant les futures mamans dans cett grande aventure. Elles savent nous réconforter et nous aider dans les moments nécessaires.

Marie-Christine, maman de Loïc Alexandre et Thomas Benjamin, signe la chronique Allaitement dans le Jumello


Les parents bénévoles qui organisent des sorties pour parents, enfants et amis de l'association travaillent fort pour nous offrir des activités variéees, amusantes et abordables. Ces sorties nous permettent de rencontrer ou de revoir des gens de l'association, d'échanger, de se divertir et s''amuser. Les coups de coeur pour notre famille ont été: la cabane à sucre, la cueillette de pommes, poires et prunes ainsi que la fête de Noël.

La Hila est maman de jumelles de 3 ans.


À l'annonce de la grossesse, qu'elle soit double ou non, s'amène l'éventualité des cours prénataux...quand j'ai demandé à mon médecin quelle importance elle attribuait au fait que je ne voulais pas vraiment suivre ces cours, elle m'a dit gentiment que j'allais certainement pouvoir quand même respirer de la bonne façon au moment opportun...mais il y avait quand même un élément de ces cours qui me tenait à coeur, je voulais allaiter, même si j'avais des jumelles...je me suis donc inscrite à l'APJTM pour suivre la formation sur l'allaitement...grâce à cela j'ai allaité mes filles jusqu'à huit mois et j'en suis très fière!

Véro est la maman de Laurence et Camille, 3 ans et Mathilde, 1 an


Pour contacter l’Association de parents de jumeaux et triplés de la région de Montréal ou pour signer la pétition concernant la majoration du congé parental des parents de jumeaux:

Téléphone : 514-990-6165

Fax : 514-666-0365

http://www.apjtm.com

jeudi 4 novembre 2010

Joies matinales

Après un boum retentissant, quel ne fut pas mon plaisir quand, arrivée en trombe, j’ai constaté que Julien avait pris les choses en main et Antoine dans ses bras pour le consoler?

J’aurais pu profiter de cette minute bien méritée pour me sauver, finir de m’habiller et tenter d’arriver à l’heure pour une fois, mais j’ai plutôt admiré mes cocos de loin. Quelle minute bien investie!

mercredi 27 octobre 2010

Notre théâtre: 35 ans d'amour!

Les billets pour la production d'automne sont en vente!

Je vous mets le lien ici.

J'espère que vous viendrez nombreux m'applaudir, pour une fois que je ne me vieillis ou que je ne m'enlaidis pas! Puis pour les curieux et les esprits mal tournés, sachez que dans cette production, j'embrasse encore une fois... un homme!

Ahhhh, pas facile, la vie d'actrice!


http://www.theatresbp.ca/

lundi 25 octobre 2010

To twin or not to twin?

Du phénomène gémellaire, bien des gens ne retiennent souvent qu’une chose ; il faut dégémelliser à tout prix! Séparer les enfants à l’école, ne jamais les habiller de façon semblable et surtout, surtout, ne jamais au grand jamais les appeler « les jumeaux ». Depuis que j’ai les miens, mon opinion est plus nuancée.

Cette façon de traiter les jumeaux comme s’ils étaient des frères ou sœurs d’âges différents me choque un peu parce qu’elle renie tout ce que leur arrivée ex aequo peut comporter de positif, d’amusant et de différent. Antoine et Julien sont nés le même jour, ils se ressemblent énormément et ça n’est pas près de changer. Ce sont des jumeaux, inutile de mettre ce mot à la poubelle comme le font certaines personnes autour de nous.

J’admets que ce ne doit pas être facile d’apprendre son nom quand on entend toujours celui d’un autre. A fortiori s’il s’agit de celui avec qui on fait les quatre cent coups, quand on n’est pas en train d’essayer de lui arracher les cheveux ou de lui voler son auto préférée! Je reconnais aussi les nommer « mon fils, mon trésor, mon coco-loup » plus souvent qu’à mon tour. Ce n’est pas faute de les habiller différemment, mais bien parce que c’est ce qu’ils sont… quand je n’ai pas trop le temps de réfléchir. Il m’arrive parfois même de bafouiller un « An-Julien, Antoi, Julien, toi le bébé », mais quel parent ne se trompe pas de nom entre sa marmaille? Je suspecte qu’il n’y a que les mamans de jumeaux qui se targuent de toujours prononcer le bon. Ils auront mis deux ans à réagir à l’appel de leur nom ce qui est quand même un de plus que Charlie le chat, d’accord, mais c’est fait maintenant. Ils répondent même correctement à la question : « Qui est ton jumeau? ». On peut bien leur mettre tous deux une chemise blanche, les appeler les jumeaux et les envoyer à la halte-garderie sans honte!

C’est une blague, ils n’ont même pas de vêtements semblables, tout le monde les appelle Toine-Toine et Juju et leur éducatrice est une perle. Tout de même, qu’est-ce qu’on rirait!

Tout ça pour dire que quand on me demande comment vont les jumeaux, il me fait plaisir de répondre : « Les jumeaux sont en pleine forme! Tu ne devineras jamais ce qu’a dit Antoine de son frère en se levant se matin. « Jolien, bisous, Rosalie! ». C’est Papa au Carré qui est fier de son gars! Puis est-ce qu’on t’a dit qu’on les habillait pareils pour Halloween, ça va être tellement comique de voir les voisins essayer de trouver celui qui a le plus de bleu… On avait penser déguiser Julien en Antoine, Charlie en Julien pis Antoine en chat, mais Charlie aime pas le bleu… Et bla, bla. bla… »

lundi 18 octobre 2010

De l'ourse ou de la bernache?


C’est tellement beau dehors, on dirait que les arbres irradient de la lumière. Pourtant à chaque automne, on dirait que mon énergie se sauve avec les feuilles qui tombent. Faut ajouter qu’on ne l’a pas eu facile dernièrement. Rien de majeur, simplement une suite de détails agaçants, souvent causés par les distractions amenées par le fatigue accumulée. Seulement, une distraction mineure peut parfois prendre des proportions démesurées quand elle nous amène par deux fois en trois mois à l'urgence en priorité 2 (intégrité d'un membre en jeu) ou qu'elle nous fait négliger de constater que nos enfants sont assez vieux pour renverser la commode à 5 tiroirs sur eux.

Je sais que je me plains le ventre rempli puisque tout reprend sa place, tranquillement. Comme mon sinus performé par l’extraction de ma dent de sagesse, qui s’est enfin refermé la semaine dernière. Le bout du pouce de Pascal qu’il a réussi, par je ne sais trop quel miracle, à conserver. Mon propre doigt, qui retrouve doucement sa mobilité. Les meubles des jumeaux qui sont maintenant solidement fixés au mur. Les garçons, qui sans manifester d’intérêt pour leur petit pot, n’en continuent toutefois pas moins d’accumuler les progrès au quotidien. Jusqu’à leur éducatrice qui nous répète souvent que nos petits clones sont tellement bien élevés (ça paraît que c’est pas elle qui leur donne leur bain!).

Mais en octobre, rien à faire, je tiens plus de l’ourse qui s’apprête à hiverner que de l’écureuil qui s’active partout avec ses noix… Tiens, tiens, peut-être serait-ce le temps de me transformer en bernache et de magasiner une petite migration vers les Bermudes?

vendredi 8 octobre 2010

Pourquoi Maman au carré?

En fait au début, j’avais tout préparé pour que nous devenions papa et maman Bis. Bis comme dans encore, ou bien deux. C’est mon beau-frère qui nous appelle comme ça depuis que nous avons appris «qu’il » s’écrirait en fait au pluriel. Je trouvais ça plutôt mignon et étais même prête à publiciser mon blogue quand j’ai googlé mon nouveau nom. Oh la bonne idée! Comme plusieurs choses sur la toile, ces deux simples mots mis ensemble ne renvoyaient qu’à des sites pour adultes, bis semblant avoir perdu sa fonction première pour ne s’appliquer qu’au terme bisexuel. Eject ma nouvelle identité, trop ambiguë!

Après plusieurs jours de torture de méninges, j’ai pensé à Maman au carré qui a immédiatement subi avec succès le test Google. Je n’étais pas certaine au début, mais j’ai ensuite été séduite par le raisonnement mathématique suivant. Que ce soit 1 à la deux, à la trois ou même à la neuf comme pour ma grand-maman, le résultat reste le même, une maman ne se multiplie pas, peu importe son exposant.

Malheureusement, on dirait que Maman au cube, ça sonne moins bien… En autant que ça ne devienne pas subitement Maman à la 4!

lundi 4 octobre 2010

Moi aussi je t'aime!

Les siestes sont de plus en plus difficiles depuis que nous avons changé de garderie, surtout pour Julien qui peut hurler en boucle: « Petit papa Noël, Antoine, non, Maman, peur musique », puis avec son frère, vider les tiroirs (bon ce n’est arrivé qu’une seule fois, d’accord!), courir dans la chambre, monter sur leur coffre à jouets pour observer notre si divertissante rue, sauter des matelas, le tout pendant plus d’une heure quand on n’intervient pas. On le sait, on a longtemps essayé de les laisser faire, ils s’endorment ensuite comme des bébés et peuvent dormir jusqu’à 17h30 si on ne les réveille pas.

Depuis une semaine, un élément nouveau s’est ajouté à la foire de l’après-midi et à la routine du soir. Pour comprendre, je dois vous expliquer qu’il faut vraiment faire très attention à ce que je souhaite! En juin, j’étais très fatiguée des corvées de couches et en avais plutôt marre de faire la vaisselle. Paf! C’est là que mon souhait m’est tombé sur la main sous la forme d’une énorme pierre. Dix points de suture et quatre mois plus tard, je suis plus… avisée quand on me demande ce que je veux. Bon d’accord, un œuf, bacon n’amènera fort probablement pas de conséquences fâcheuses en dehors de mon tour de taille, mais qu’en est-il de ce que j’avance sur mon blogue?

Je me cite. Le 2 janvier 2010, j’écrivais

Alors qu'Antoine ne dit presque jamais Mimi (maman) et encore moins Papoum (papa), il se promène fréquemment dans la maison en disant « nion nion nion » d'un air sérieux. Est-ce que c'est ce damné petit mot qu'il entend le plus souvent sortant de notre bouche? J'aurais préféré qu'il se dandine en disant « je t'aime » à tous ses toutous!

Eh bien voilà, nous sommes exaucés. Julien et Antoine passent maintenant une quinzaine de minutes avant chaque dodo à crier : « Je t’aimmmmmm papaaaaa, je t’aimmmmmm mamannnn! ».

Comment conserver son autorité dans ces circonstances? Comment ne pas dégouliner de fierté parentale à chaque soir? Comment… ne pas répondre?

vendredi 1 octobre 2010

Ouch!

Bon voilà, c'est fait! La dernière est partie ce matin et ça n'a pas été sans douleur...

Je parle bien sûr de la dernière dent de sagesse que j'hésitais à faire enlever parce que... Parce que quoi, au fait?

Je ne m'en suis souvenue qu'une fois la gencive à moitié engourdie et les instruments dans la bouche; je ne gèle pas bien!!!

Puis la dentiste a même ajouté que c'était la dent de sagesse qu'elle a mis le plus de temps à extraire. Joie, quand tu nous tiens!!

Les garçons ne diront plus seulement Papa bobo doigt? ce soir... C'est moi qui vais gémir Maman, bobooooo, bouche!!!

lundi 27 septembre 2010

Enfin un livre pour eux!

Depuis quelques temps, j’essaie de trouver un livre pour enfants qui aborde la notion de gémellité. Je voulais un truc simple, ludique et surtout, qui amène le sujet du point de vue des jumeaux. C’est ma maman qui a réussi à mettre la main sur un beau petit livre de la collection Mes histoires anniversaire des éditions Fleurus.

2 histoires pour mes 2 ans parle tout d’abord d’une maman qui a deux girafons, puis de Cerise et Lilas qui sont sœurs jumelles. Le livre vient avec un cd qui permet d’écouter tout d’abord la chanson Une bougie blanche, une bougie bleue avant d’entendre les deux histoires du livre. Antoine et Julien sont des fans! Ils connaissent le refrain et adorent répéter les couplets en dansant. Quand l’histoire commence ensuite, ils viennent s’asseoir sur nos genoux pour mieux l’apprécier.

Le cadeau sur mesure pour les deux ans des jumeaux que vous connaissez!

2 histoires pour mes 2 ans, Claire Renaud et Karine-Marie Amiot, éd. Fleurus, Paris, 2009

lundi 20 septembre 2010

Points de suture et crème de fesses

Nous venons encore une fois de vivre une fin de semaine assez particulière. Papa au Carré est parti à la chasse à l’orignal hier matin après s’être coupé le pouce en tranchant des patates douces. Vous avez bien lu, les séjours à l’hôpital et les points de suture sur la main gauche sont à la mode cette année!
Après m’être mutilé le majeur gauche en juin, j’avais passé de merveilleux jours en congé de couches et de vaisselle, j’imagine que mon chum était jaloux et voulait lui aussi profiter des bienfaits qu’amènent une catin sur le doigt. Permettez-moi tout de même d’exprimer des doutes quant au moment choisi pour être sur le carreau. Vingt-quatre heures avant de partir à la chasse, franchement! C’est à peine s’il va en profiter!
Papa au Carré parti, hier soir j’étais seule avec les jumeaux qui en ont profité pour renouer avec leur passion bien établie pour la crème de fesses. Laissés seuls à peine deux minutes avec un pot fraîchement ouvert, ils ont réussi à faire un dégât que j’ai ensuite mis une heure à nettoyer.
Adieu l’aventure aventureuse dans le bois que j’avais tout d’abord planifiée! C’est plutôt Diego, le sauveteur d’animaux qui a eu la cote…
J’espère que Papa au Carré en profite!

vendredi 3 septembre 2010

J'aurais tellement voulu des jumeaux!

C'est une chose que l'on me dit souvent et que je n'arrive pas à saisir. Peut-être veut-on simplement être poli envers nous? Je comprends aussi qu'à la vue de mes deux merveilles on se dise qu'on en veut soi-même. Mais de là à consciemment désirer concevoir, mettre au monde puis élever deux enfants en même temps, ça me dépasse...Ce désir de maternité bissée est si fort chez certaines femmes, qu'il paraîtrait même qu'elles feignent l'infertilité pour se voir prescrire des hormones qui leur permettront de surovuler!


J'aimerais comprendre. Bien sûr que j'adore mes jumeaux, je ne regrette pas du tout leur présence, ni le bonheur qu'ils nous apportent. Il suffit de lire mon blogue pour le constater. Mais il est des réalités que l'on occulte souvent quand on pense "jumeaux". Et j'aimerais en parler dans ce billet.


Premièrement, une grossesse gémellaire est automatiquement considérée comme une grossesse à risques élevés. Pour les enfants bien sûr, mais aussi pour la mère ce dont je peux personnellement témoigner. Le risque de faire une fausse couche avant même de savoir qu'on a deux enfants est aussi très élevé. Les malformations, notamment cardiaques surabondent.

Les maux de la grossesse sont rapidement amplifiés, d'abord par l'abondance d'hormones, puis ensuite, à cause du poids des bébés dans l'utérus. À partir de votre 27e semaine, on commence à vous demander si votre date prévue d'accouchement n'est pas dépassée. Les rendez-vous et les échographies se multiplient. Si comme moi, vous avez la chance d'avoir des congés payés pour votre suivi de grossesse, vous les épuisez absolument tous. Toutes les mamans enceintes de jumeaux font également connaissance avec les Braxton-Hicks, les fameuses fausses (et surtout agaçantes!) contractions.

Ensuite, c'est la prématurité qui prend le relais dans les inquiétudes. Hier, en allant au guichet, j'ai justement croisé de sympathiques et courageux parents de jumeaux d'environ un an, qui m'expliquaient ce qu'est la vie de leur petite fille née à 24 semaines de grossesse. Son frère a eu la "chance'' de ne passer que quatre mois en néo-natalogie et il s'en tire avec des séquelles relativement mineures. Mais sa soeur qui en a passé huit, est aveugle et toujours gavée...

Je vous parle ici de deux magnifiques jumeaux bien vivants et je m'en voudrais aussi de taire une possibilité dramatique, tellement difficile à vivre, mais néanmoins existante; le décès de l'une des deux vies que l'on a portées en soi. Vivre l'inimaginable mort et l'immense joie de la naissance de ses deux enfants en même temps peut aussi être l'issue d'une grossesse gémellaire...

Parlons maintenant de l'accouchement. Médicalisé et sous monitoring foetal cardiaque obligatoire, on est loin des mantras et du bain tourbillon. Avec, la plupart du temps, une épidurale forcée, il se déroule toujours en salle d'op et avec plus de personnel masqué que dans un épisode de Dr House. Je vous épargne bien sûr le récit de mon accouchement puisqu'il n'est heureusement pas l'aboutissement normal d'une grossesse gémellaire. La réalité par contre, c'est que la plupart des mamans de jumeaux ont souvent comme moi, une histoire médicale un peu spéciale à raconter...

Je pense que la plupart des gens se fait une idée relativement juste de ce que peuvent être les premières semaines. Je ne suis par contre pas la plus qualifiée pour commenter puisque je n'en conserve plus beaucoup de souvenirs... Un effet combiné du manque de sommeil et des médicaments que je prenais à l'époque. J'en suis réduite à consulter les photos prises par la famille et les amis pour réaliser à quel point ils étaient mignons! Mais je peux vous dire une chose: j'aurais tellement aimé plonger mon regard dans le leur sans penser à ce dont l'autre pouvait avoir besoin...

Pour conclure ce texte dans le bonheur et l'allégresse (sic!), je vous laisse sur ces petites questions.

Saviez-vous que:

-Les parents de jumeaux sont beaucoup plus à risque de se séparer dans les années suivant l'heureuse arrivée que les parents de singletons?

-Les cas de maltraitance chez les jumeaux sont significativement plus élevés que chez deux enfants d'âge différents d'une même fratrie?

- Les épisodes de dépression sont dramatiquement plus fréquents chez les papas de jumeaux?

-Le stress vécu par les parents de jumeaux peut prendre différents aspects; financier, médical, isolement social, sentiment d'incompétence.

Alors, croyez-vous qu'elles veulent toujours avoir des jumeaux?

lundi 30 août 2010

Enfin officiel!

Le texte: les mots de mes jumeaux constitue le premier texte officiel de ce nouvel espace.

Eh oui!, j'ai enfin terminé de transférer les textes de mon ancien blogue. Je suis sursaturée et n'en peux plus de me lire, de me demander si tel ou tel texte vous sera utile ou saura vous faire sourire. Je n'en reviens pas non plus de constater à quel point j'ai décrit les moindres mots, sourires, ou premières extraordinaires de mes petits génies dans la dernière année!

Mais surtout, je vous remercie d'être encore là, fidèles derrière vos écrans. Je poursuis donc nos aventures dans ce nouveau blogue. Je n'ai pas transféré tous mes textes puisque je désirais être le plus pertinente possible pour les futurs, nouveaux ou actuels parents de jumeaux, mais si vous pensez que l'un d'eux manque à l'appel, je vous en prie, écrivez-le moi. Également, je n'ai pas transféré vos commentaires même si ça me fait beaucoup de peine... Écrivez-en de nouveaux, vous savez qu'il me fait toujours plaisir de vous lire.

Sur ce, bonne lecture et surtout, n'oubliez pas d'actualiser vos signets!!

Les mots de mes jumeaux

…qui grandissent et articulent de plus en plus. Avant qu’ils arrêtent de les employer, je me dois de consigner pour vous toutes ces expressions rigolotes qu’ils emploient avec un si beau naturel.
Vous connaissez déjà les moufis (fourmis) mais saviez-vous qu’ils demandent maintenant : « do lait poplait! » et veulent parler au «phone-sonne »?
Quand ils tombent, les jumeaux commentent : « Jolien bombé! » ou « Antoi’ bombé !». Julien ajoute parfois : « J’ai mal… c’est mieux ! ». Tout en continuant de pleurer ce qui nous rend immanquablement sceptique quant à la deuxième partie de l’affirmation.
Le matin quand j’entre dans leur chambre, ils sont debout sur leur coffre à jouets, la tête sous le rideau et observent les voisins qui promènent leur chien. Avant même de regarder, je sais qui passait dans la rue puisque les enfants commentent : « Zia, un chien, allôôôôôô! Jappe, douuuuuux, un chien? ». Sans remords aucun, ils descendent ensuite de leur perchoir et m’aperçoivent : « Dodo fini? ‘veillé, maman? Bonjou’! »
S’ils sont mis en punition, ils croisent les bras en une pâle imitation de leurs parents et grognent : « Douzou’ » puisqu’ils pensent à LA fois où nous leur avons expliqué qu’il y a toujours des avions et des oiseaux dans le ciel. Parfois, c’est « tou’ suit’ » qu’ils marmonnent dans leur coin puisqu’ils entendent de plus en plus : « Viens ici tout de suite ».
Julien possède un « vaval » (un cheval) et tous deux font une fixation sur le « coya » (le chocolat) presque égale à la passion qu’ils manifestent quand vient le temps de « ‘couter Diego, yéééé! ».

La honte

D'abord publié le 08-07-10

Je n'ai jamais compris les gens qui avaient honte des propos de leurs enfants en public. L'exemple classique: une famille dont les membres ont la peau plus foncée arrive dans le champ de vision de notre progéniture qui crie: Hum, bon chocolat! Je me disais que si ça m'arrive un jour, ça ne m'embêtera pas du tout parce que je sais que les gens concernés seront capables de faire la part des choses.

Mais aujourd'hui, Julien m'a prouvé qu'il ne faut pas juger avant de vivre l'expérience par soi-même. Ses propos m'ont réellement gênée et je me suis sauvée avec mon carosse d'épicerie en regardant ailleurs.

C'est qu'il a vu un beau petit garçon d'environ 8 ou 9 ans qui enlevait son chapeau d'un air soulagé. Sous son chapeau, la chimio avait fait son oeuvre et il arborait le crâne caractéristique de ces enfants qu'on aurait le goût de serrer dans nos bras en leur disant: lâche pas!

Au lieu de ça, mon beau Juju a lancé un joyeux: Caillou!!!!

1=zéro


D'abord publié le 21-06-10

En fin de semaine, je jasais avec ma belle-soeur Caroline et elle m'a fait prendre conscience que c'est plutôt drôle, mais pas surprenant, que mes jumeaux ne comprennent pas le chiffre un . Ils ne sont jamais un, on leur parle toujours au pluriel, on prépare tout en double. Le mot un a tout simplement pris le rôle d'un déterminant dans leur langage. Un biberon, un chien, un frère, un 2-3-4.

C'est comme les premiers mois après leur naissance, lorsque tout était tellement au pluriel qu'on avait même du mal à parler des singletons des autres au singulier.

Pour nos deux coquins, tout commence donc à 2; le 1 devient forcément le nouveau zéro!

Coeurs sensibles, s'abstenir

D'abord publié le 11 juin 2010

Doigt amoché, économie de mots forcée.

Samedi 9h20 Pressés, nous travaillons sans gants. En replaçant une grosse roche par terre, je calcule mal les distances et elle m’écrase la main contre la jolie pierre que nous tentions de récupérer.

Ton banal:

Je pense que je me suis cassée le doigt.

Pascal, le même ton :

Je pense aussi.

Connaissance inutile de l’anatomie de mon majeur. Respirer. Marcher. Respirer. Marcher. Douleur. Respirer. Culpabilité. Rester debout. Avancer. S’asseoir dans l’auto. Obéir à Pascal. Respirer. Lever ma main. Ne pas crier devant les enfants. Respirer. Ne surtout pas m’évanouir. Reculer le temps.

C’est moi qui dois choisir l’hôpital. Charles-Lemoyne pour son unité trauma. Non, Pierre-Boucher, c’est plus près. Hésitation. Il faut aller porter les enfants avant. Je choisis Charles-Lemoyne mais Pascal est déjà en direction de Pierre-Boucher.

État de choc. Respirer. Compter. Ne pas penser. Ne pas regarder. Crier enfin. Respirer. Honte.

À l’urgence, on m’installe dans une chaise roulante et me pose des questions sur mon état de santé. On me brusque un peu. On dit que c’est ma faute si je me sens si mal ; j’ai trop respiré et j’hyperventile. Ironique. On me couche ensuite sur une civière et me pose des bandelettes mouillées sur les doigts. Je suis en P2. Priorité 1 étant pour les arrêts cardiaques.

Le personnel me regarde, les patients m’observent. Je ne peux me retenir de pleurer. Je ne pourrai plus m’occuper de mes enfants. Personne ne nous dit rien.

Je dois être trop dramatique. On me transfert dans une petite salle. J’y patienterai cinq heures sans analgésiques. À revivre la pierre qui m’écrase la main. Mes problèmes après l’accouchement. À essayer de m’imaginer sur la plage à Zanzibar. Les doigts trempant dans un bol d’eau saline. Des braises parcourant sans répit ma main.

15h00 Le médecin arrive. Avec lui…la morphine… Pauvres patients qui attendent. Merci de faire ma radio. Le préposé est tellement gentil. Il n’y a pas de fracture. Merci de vous occuper de moi. Pascal est tellement patient. Merci tout le monde…

C’est le temps de nettoyer la plaie et de recoudre. Je ne gèle pas. On m’injecte la quantité maximale d’anesthésiant. Je suis engourdie mais je sens tout. On touche mon tendon (intact par miracle !), on nettoie, on irrigue, on retire les petits morceaux de roches, on débride, on recoud. La douleur est indescriptible tout ce temps. Je mords dans un linge.

De 9h45 à 16h00, les médecins n’auront traité que des arrêts cardiaques, fait une intubation… et reconstruit mon ’’petit’’ majeur. Les autres ont seulement été vus par l'infirmière. La salle d’attente était bondée. C’est trop fou!

16h00, je ressors enfin de l’urgence avec l'interdiction formelle de changer les couches et deux marionnettes à doigts pour amuser mes bébés.

Antoine et Antoine

D'abord publié le 08-06-10

Lorsqu'Antoine veut appeler Julien, il crie: Annnnnnnntoi!
Et Julien se retourne.
Le montant que va nous coûter la psychanalyse de ces enfants dans quelques années! J'aime mieux pas y penser...

Compost, prends ton envol!


D'abord publié le 17-05-10

Je sais que suivre les péripéties de mon compost peut sembler légèrement trivial, voire inintéressant en comparaison avec les tribulations fantastiques de ma progéniture. Détrompez-vous braves gens, et préparez-vous dès l'instant à des révélations choc!
Tel un Pasteur avec ses vaches, un Archimède devant son pommier, ou encore un Einstein jonglant avec ses neutrons, je conduis depuis trois ans, de fascinantes expériences avec mes déchets domestiques.
J’arrive tout juste du premier brassage du printemps où j’ai constaté la réussite totale et absolue du tas # 642 B annexé au tas #438 A. En d’autres termes, ce que je nomme plus prosaïquement mon compost lent est maintenant mature et prêt à l’épandage. J’avais cessé en juillet 2009 de nourrir mon bébé euh, le tas #642 B au profit du 438 A afin de tester ce qui se décomposerait ou pas.
Je devine que vous n’en pouvez maintenant plus d’attendre et ne voulant aucunement risquer d’avoir des lecteurs aux ongles rongés, je vous livre les conclusions incroyables auxquelles j’en suis arrivée. Tout, absolument tout a réussi à se décomposer. Je n’ai même pas eu besoin du tamis à compost de la fête des Mères! Tant mieux d’ailleurs puisque les garçons m’avaient en fait cueilli des fleurs et fait un magnifique dessin.
Les sacs de couches Moltex font de petites miettes blanches et les noyaux d’avocats les plus jeunes ont eu besoin d’être légèrement écrasés entre nos doigts, mais c’est tout.
Et maintenant, tremblez voisins et ville de Ste-Julie, les murs de ma prison à compost croulent sous les déchets domestiques parfaitement valorisés et une magnifique clôture entoure maintenant notre maison. Peu importe qui était le voisin délateur qui avait obligé Papa au Carré à l’enfermer, le compost de Maman Einstein au Carré reprendra bientôt sa liberté!

Des "pas" dans la bouche

D'abord publié le 16-05-10

Plusieurs fois aujourd'hui j'ai expliqué à Julien qu'il ne faut PAS mettre de cailloux dans la bouche.

En fin de journée, Antoine est venu me voir, tout content de me montrer ses petites roches en disant: "Pas, maman, pas!"...

Celui qui a pris le temps


D'abord publié le 14-05-10

Un concombre a tué trois tri-athlètes qui s’entraînaient ce matin et en a blessé trois autres grièvement à Rougemont. S’cusez mon joual mais j’me peux pus depuis que j’ai entendu ça. Ça prend-tu un méchant concombre innocent pour faire ça !!

En même temps, je pense à un autre conducteur qui a croisé ma route en fin d’après-midi aujourd’hui. Vous n’en entendrez jamais parler ailleurs qu’ici, je pense. Il roulait tranquillement parce qu’il circulait dans un quartier résidentiel. Quand il a constaté que ma portière était ouverte, je l’ai vu décélérer encore, puis c’est là que Julien a décidé qu’il se levait de son siège et descendait dans la rue. Je me suis précipitée vers lui mais il a cru que nous jouions à Maman va t’attraper… Le conducteur s’est arrêté doucement devant Julien, a attendu que je le tire vers moi puis a pris le temps de me faire un petit signe de la main, connivence entre parents, avant de repartir… encore plus doucement qu’il était arrivé.

Quand vous entendrez parler de l’accident de Rougemont, ayez une petite pensée pour l’homme qui a pris le temps de regarder le sourire de mon fils cet après-midi.

Regard sur le livre Jumeaux: Mission possible

D'abord publié le 09-04-09

J’ai bien aimé cet ouvrage offert par ma mère à Noël. Concis, il aborde plusieurs étapes de la vie avec des jumeaux, surtout d’un point de vue parental et pratique. Il répond à plusieurs interrogations que, consciemment ou non, nous avions Pascal et moi avant que nos enfants ne se pointent le bout du nez. Par contre, le ton du livre laisse parfois penser que la catastrophe est toujours à notre porte lorsque les enfants se présentent en paires. Aussi, les exemples, les noms et le ton général datent d’une autre génération. Il reste que je le recommande sincèrement aux parents qui attendent des multiples. Il s’agit selon moi d’une publication pertinente et de surcroît, québécoise.

Je me fais un petit plaisir en vous recopiant quelques petits extraits savoureux que j’y ai pigés. Le premier représente bien l’esprit général du livre…

La journée de mon accouchement, on m’avait avertie que la première année avec des jumeaux était é-POU-vantable. À l’époque, j’avais trouvé ça plutôt inquiétant. Il est vrai que tout en tentant de rester positif devant la vie et de prendre une journée à la fois, il faut être réaliste : la première année avec des jumeaux n’est pas de tout repos.

L’auteure aurait tout aussi bien pu nous écrire : Votre mission, si toutefois vous l’acceptez, consistera à vous occuper de non pas un, mais deux bébés. Vous tenterez de les maintenir en vie sans altérer votre santé mentale (ni la leur) jusqu’à ce qu’ils soient en mesure de marcher, manger, faire leurs devoirs et baisser seuls la lunette des toilettes. Bonne chance! (Vous en aurez besoin.)

Un jumeau est heureux de découvrir sa main, et en plus, il découvre presque en même temps la main de son jumeau. Cela prend un certain temps avant qu’il se rende compte que s’il y a quatre mains, il n’y en a que deux qui dépendent de lui! Pendant la première année de sa vie, il arrive un moment où les enfants comprennent que maman est une autre personne et non une extension d’eux-mêmes. Les jumeaux doivent pousser cette notion plus loin. Le bébé qui est toujours à ses côtés, est-ce une autre personne aussi? Où finit l’un et où commence l’autre?

C’est pour ça que Julien met souvent son doigt dans le nez d’Antoine!

Dans les livres sur le développement de l’enfant, on explique que des enfants en bas âge qui semblent jouer ensemble jouent en fait en parallèle jusqu’à l’âge d’environ 3 ans. (…) Tous les parents de jumeaux à qui j’ai posé la question m’ont confirmé que leurs enfants ont interagi et joué ensemble bien avant leur premier anniversaire de naissance.

Pascal et moi ajoutons notre voix à ces écrits plein de sagesse qui prouvent que pour les chercheurs, comme pour une certaine radiologiste, les jumeaux sont une aberration de la nature. Notre opinion est plus… nuancée

À 18 mois, vous pouvez les laisser marcher et vous contenter de les prendre par la main pour les guider ou les retenir. Votre dos s’en portera mieux. De plus, courir après vos deux amours vous aidera à entretenir la forme et la santé.

Ce commentaire me laisse perplexe, on ne sait trop s’il vise à nous encourager ou à nous décourager… Par contre, celui qui suit décrit mes matins depuis que mes fils savent marcher.

Pendant la petite enfance, le parent doit lui-même habiller les deux enfants avant de sortir. Il est fort possible qu’ils partent dans des directions différentes dès qu’ils passeront la porte. La notion de danger est inconnue pour les enfants de cet âge. Ils se dirigeront probablement vers la rue dès que vous aurez le dos tourné. Vous aurez à en ramener un, et ensuite l’autre, sans fin jusqu’à ce qu’ils soient assez vieux pour savoir ce qu’est le danger… ou jusqu’à ce que vous clôturiez la cour.

Encore deux petites semaines avant que cela ne soit fait

Les citations en caractères gras, sont toutes tirées du livre Jumeaux : mission possible écrit par Gisèle Séguin et publié en 2009 aux Éditions du CHU Ste-Justine.

Mon autre bout du bocal à moi


D'abord publié le 22-03-10

Jusqu’à aujourd’hui, je n’arrivais pas à me réjouir de l’arrivée hâtive du printemps. Et paf ! C’est arrivé tantôt ! Un petit youppi de rien du tout s’est frayé un chemin dans mon humeur.
Je dois bien admettre que la neige est presque toute fondue sur notre terrain. Mais ça a été long !!! (Pas aussi long qu’à St-Boniface, on s’en doute, mais quand même !) Je gardais toujours un minuscule espoir que l’eau d’érable arrête de couler et que le temps nous permette une dernière soirée de snow. Miais nion, comme dirait Julien…
En fin de semaine, nous avons commencé à préparer le terrain pour la clôture qui arrivera bientôt. Il faut admettre que nous avions négligé nos devoirs de banlieusards-propriétaires-terriens depuis quelques temps. Et en ce moment, on ne sait plus où donner de la tête ! Égaliser, arracher, couper, détourber. Hier. j’ai même surpris Pascal en train de jeter de la neige dans la rue pour la faire fondre plus rapidement. Je l’admets, sur le coup, j’ai eu honte. Très honte. Surtout que je me cassais le dos à essayer de démolir une petite butte pleine de racines quand je l’ai aperçu en train de jouer au parfait petit banlieusard avec sa pelle. Et il n’y allait pas avec le dos de la main morte, je vous en passe un papier ! Ok, je vais l’écrire, même si ça finit mal mon histoire. Il avait besoin de mesurer le terrain pour déterminer à quel endroit passera la clôture. Plate comme ça.
Bref, cet après-midi, les jumeaux et moi sommes allés surprendre leur papa qui s’échinait à arracher de modestes arbustes qui ne lui avaient pourtant rien fait. Ils ont couru un peu partout à l’arrière de la maison, excités comme des poissons rouges qui arrivent à un bout du bocal en se disant : Oh wow, comme l’autre bout de bocal a l’air tellement totalement inexploré ! Ils tombaient dans les feuilles mortes et y restaient, l’air de penser : Oh wow, une feuille morte non-analysée ! L’instant d’après, c’était le spa qui attirait leur attention, puis un woi (un oiseau) ou un wayon (un avion). Toujours de bonne humeur, toujours le sourire aux lèvres.
Papa au Carré et moi, on se regardait en se disant que nos enfants étaient tellement totalement beaux à voir et... que l’indispensable clôture nous permettra peut-être de tenir le coup d'ici la fin de l’été.

5276 couches de coton

D'abord publié le 12-03-10
Vous saviez que nous utilisons des couches de coton depuis que les garçons sont assez gros pour entrer dedans? Depuis un mois environ, par contre, je commence à être un peu… comment dire… tannée. Des couches en général et de ce qu’il y a dedans pour être plus précise. Des petits, des gros, des écrapous, des secs, de ceux qui font dire à mon conjoint que c’est le plus gros de sa vie, de ceux que je dois gratter dans la toilette quand les couches ont fait leur écologique office. Pour une journée moyenne de fin de semaine que je passe seule avec mes fils, je change une douzaine de couches ! Depuis qu'ils sont nés, ils en ont donc souillé 7680 et je considère que je peux honnêtement dire que j'en ai changé 70%. On parle de 5376 couches en 21 mois ! C'est presque aberrant... impossible!
Mais le coton c’est pas juste bon pour l'environnement, il y a le portefeuille aussi, jusqu’à 1000$ par enfant, paraît-il ! À ce prix-là et sachant ce que je sais aujourd’hui, je ne sais pas si j’opterais à nouveau pour ce choix. Je paierais volontiers 2000$ pour que mes enfants soient propres demain matin. Seules les considérations environnementales nous empêchent de nous procurer les infâmes Pampers, Huggies et cie pour d’autres moments que la nuit et les sorties.
Je mets de plus en plus souvent les enfants sur leur petit pot… Il parait que les bébés du coton sont propres plus rapidement que ceux en couche de papier. Je commence à comprendre que ce n’est pas du tout parce que ces dernières sont plus absorbantes mais clairement à cause des parents qui en ont marre de laver, sécher, plier et enfiler les couches de coton à leur progéniture !
J'ai confiance qu'un jour le miracle se produira et les couches ne seront plus qu’un autre souvenir à classer avec la suce, le tire-lait et les purées. En attendant, j’aimerais bien savoir si l’intervention divine se produira dans six ou dans dix-huit mois. Encore 2160 ou 6480?

Ça y est

D'abord publié le 19-02-10


En ce moment, j’ai des mains de maman, une auto de maman, un horaire de maman, un salon de maman, des vergetures de maman, un cellulaire de maman, un salaire de maman, un (épais!) dossier médical de maman, des seins de maman, un réfrigérateur de maman, une cour arrière de maman, un agenda de maman et même un blogue de maman.

Mais jusqu’à tout récemment, les principaux intéressés étaient les derniers à m’appeler par ce titre bien mérité. Jusqu’à tout récemment, ils n’utilisaient ce mot que pour dire qu’ils voulaient plus de nourriture, que je sois présente ou pas. Jusqu'à tout récemment, tout le monde sauf moi les avait entendus l'employer.

Mais ce soir, à 20 mois moins trois jours, Julien m’a pointée et a dit « maman »!!!

Dernier vaccins avant 4 ans... ouf!

D'abord publié le 18-02-10

Je reviens tout juste du CLSC ou les garçons ont reçu leur vaccin RRO et un autre truc… Oh comme la visite en CLSC n’est pas adaptée aux familles de jumeaux de 20 mois!

Je suis arrivée en tenant Julien par la main et en poussant Antoine dans sa poussette parapluie. J’ai disposé les jouets que j’avais apportés dans une aire de jeu scientifiquement dicté par mon instinct maternel puis, j’ai sorti Antoine de sa poussette. Au début, tout allait bien, ils se gardaient une petite gêne tout en explorant leur nouvel environnement. Mais ça n’a pris que quelques minutes avant que je n’aie à sortir mon arme secrète : les biscuits à la farine d’avoine que j’avais apportés pour m’acheter 5 minutes. Ensuite, l’infirmière nous a rapidement appelés alors que j’étais en pleine désorganisation à tenter d’empêcher Julien d’aller dans les bureaux, à rattraper Antoine avant qu’il ne sorte dehors, à ramasser nos manteaux et la poussette. Les jouets étaient déjà rangés, les garçons s’en étant désintéressés après avoir réalisé la vastitude possibilité des multiples recoins de l’endroit.

C’est l’infirmière qui a amené Antoine dans le bureau et l’a installé sur un petit tabouret… je crois que j’y serais encore sans elle. Quand ça a été le temps de préparer le bras de Julien pour les injections, le pauvre cœur s’est rappelé que ça faisait mal les piqûres et a commencé à se tordre et à hurler d’appréhension. Antoine s’est approché et a exigé d’être pris à son tour, ce que j’ai fait. C’est là que le vrai chaos a commencé. J’ai décidé d’allaiter Julien pour le calmer, et tant qu’à y être, j’ai allaité Antoine. Il se calmait instantanément mais dès que l’infirmière, pressée par ses prochains rendez-vous lui désinfectait le bras, il recommençait à hurler. Elle s’est dit que ça ne fonctionnerait pas et a suggéré qu’on appelle sa collègue pour venir nous aider. Piquée dans mon orgueil, j’ai pris les choses en main, ai remballé mes seins et lui ai expliqué qu’on n’aurait pas besoin d’aide mais qu’il faudrait entendre des enfants pleurer. Moi j’étais capable de tenir un bras, mais il faudrait qu’elle désinfecte et pique rapidement. Ce que nous avons fait devant Antoine qui pleurait à présent sans trop savoir pourquoi. Au tour de la troisième injection (la première d’Antoine), Julien regardait la seringue avec de grands yeux qui débordaient de terreur.

Aussitôt sortis de la salle, j’ai permis à Antoine de promener sa poussette et ai donné un jouet et un autre morceau de biscuit à Julien. Plusieurs autres enfants étaient arrivés dont une de l’âge des garçons, qui jouait tranquillement devant sa mère qui écoutait la télévision. J’essayais tant bien que mal de deviner quelle direction serait la plus dangereuse et fermais porte sur porte pour limiter la piste de course. Un autre père est arrivé et a simplement assis son fils d’environ 18 mois sur une chaise à côté de lui, pendant qu’il tuait le temps avec son cellulaire. Avec simplement un biberon pour remplacer la suce avec laquelle il était entré, on n’a pas entendu le petit cependant que les miens poussaient des cris de joie, de frustration ou des rires communicatifs.

L’infirmière qui avait fait mon évaluation quand je suis sortie de l’hôpital en disant que j’avais l’air « fragile » semblait bien découragée que je n’essaie pas de faire asseoir mes enfants. Puis elle se rappelait que j’en avais deux et tentait (mais sans succès) d’arborer un air plus compréhensif…

Je me suis dit, c’est vrai que je suis seule pour m’occuper de mes deux grouillants jumeaux, mais je ne vois pas pourquoi je devrais me sentir mal de ne pas être assise avec eux à faire un jeu calme dans une salle d’attente si excitante!

C’est là que je me suis rappelée,mais 7 minutes trop tard, qu’il ne fallait attendre que quinze minutes avant que tout danger de réaction allergique soit écarté…

L'oeil du cyclone...

D'abord publié le 06-02-10

...c'est maintenant.

Plusieurs personnes (en général de purs inconnus) nous ont dit qu'elles comprennaient un peu ce que nous pouvions vivre puisqu'elles avaient eu leurs enfants rapprochés. Poliment, nous répondions que "non, ce n'est pas pareil." Mais dans les faits, si vous voulez trouver LA phrase qui montre que vous n'avez aucune empathie, aucune imagination, aucun respect face à ce que vivent des parents de jumeaux, voilà, vous l'avez trouvée! Parce qu'un bébé de 18 mois, tu sais au moins à quel moment lui dormira, mais avec des jumeaux de 3 mois, une chose est sûre, tu dois être prêt à t'endormir dès que les deux ont les yeux fermés, ce qui arrive...rarement!

Je trouve que nous vivons en ce moment une accalmie dans les soins et l'éducation à procurer aux jumeaux. Je m'explique. Ce qui est le plus difficile à gérer en ce moment sont les transitions. Mettre un jouet de côté pour se préparer à aller dehors, ranger un jouet avant de partir pour la garderie, laisser un jouet pour aller souper, arrêter de jouer avec le moulin à eau pour sortir du bain. Bref, vous voyez la constante ici! Mais ça ressemble enfin à ce que vivent les familles de plus d'un enfant, je crois, quel que soit leur âge. Nous aurons donc mis 19 mois et demi avant d'être en mesure, nous, de comprendre ce que vivent les parents qui ont eu des enfants rapprochés.

C'est évident qu'on en a royalement marre de changer les couches, de faire un lavage de linge de ti-loups par trois jours, de les habiller, de laver leur chaise-haute et alouette!!! Mais c'était exactement la même chose pour ma mère quand mon frère et moi avions disons... 6 et 24 mois!

L'accalmie dont je parle fait référence au "terrible two" qui approche à grands pas. Plusieurs mamans de jumeaux attestent que cette époque a été plus difficile que les premiers mois avec leurs enfants!

Si c'est vrai, alors, je crois que nous allons commander des caisses de Valium... et un t-shirt qui dit: non, ce n'est pas pareil, bon!

Petits malheurs et gros bonheurs

D'abord publié le 05-02-10

Petits malheurs

Julien a une grosse prune sur le front. Antoine a tiré sur la tige d'une plante et a failli recevoir le pot sur la tête. Je suis d'ailleurs surprise que ce ne soit pas arrivé avant. Et nous qui considérions le salon comme sécuritaire!!! Ensuite, Julien a reçu la barre du tapis roulant juste dans le petit mou sous l'oeil. Rien qu'à le regarder, on aurait le goût d'appeler le DPJ! Mais rassurez-vous, il a à peine pleuré plus de 10 secondes.

Gros bonheurs

Ils ont ajouté le cochon, le singe et l'âne à leur répertoire de cris d'animaux. Je dois avouer que ce ne sont les plus élégants à entendre, mais on s'émerveille de tout!

Ils signent "fini" et "encore" couramment maintenant! Quel soulagement pour les genoux! "Les genoux?'' vous entends-je penser en différé. Mais oui, puisque nous n'avons plus besoin de laver le plancher autour des chaises après chaque repas. Un repas sur quatre je dirais!

Ils disent: bébé, non, papa, 'core (pour encore), pa'ti (pour parti), auto, coa (pour leur poupée Betty Coa), dodo, wow (pour canard), dehors. Ils répètent maman mais ne l'utilisent toujours pas en contexte. Ce qui honnêtement, est vraiment une épine dans le pied pour quelqu'un qui avait mis ça dans sa liste de choses à faire d'il y a dix ans..

(...) Acheter une maison.

Aller en Amérique du Sud, en Asie et en Afrique.

Entendre mon bébé m'appeler ''maman".

Faire un feu de bois de grève. (...)

Si ça continue, ce ne seront plus des bébés quand ils utiliseront le mot tant attendu et il faudra tout recommencer avec une autre progéniture. Ce sera tant pis pour le papa qui songe à la vasectomie!!! (hihihi!)

Toujours dans la série petits malheurs et gros bonheurs. Les cerfs du Mont St-Bruno ont envahi notre sous-bois, la neige est maintenant constellée de traces de pas et l'écorce des arbres tout abîmée. Ne serait-ce des empreintes qui se retrouvent partout chez les voisins, je serais encline à penser que c'est mon compost qui les attire malgré la boîte exigée par la ville. Mais force est de constater que mon honneur et mes résidus domestiques maintenant légaux sont saufs! Reste à voir ce qu'il adviendra de nos arbres centennaires! Et vive la population de cerfs faméliques, affamés et sans aucuns prédateurs que vous subventionnez, chers contribuables!

Mes mignons bébés vampires

D'abord publié le 05-01-10

Depuis quelques jours, les garçons se disputent pour avoir le jouet de l’autre. En fait, j’allais écrire qu’ils se disputent pour des riens, mais je me mets à leur place, et c’est clair qu’un verre d’eau, ce n’est pas rien! Et pour ce qu’ils en comprennent, c’est peut-être la dernière petite auto aimantée de la création!

Quand leur père ou moi sommes dans les parages, on dirait que c’est encore pire. Un grondement que faute de mieux, nous qualifions de vampirique sort de leur petite gorge de bébé de 18 mois, puis ils se frappent ou s’arrachent sauvagement l’objet fétiche du jour. Bref, le yâble est aux vaches!

Mais hier soir, je les regardais faire en me demandant ce qui se passait dans leurs mignonnes têtes de bébés, pourquoi ils se fâchaient ainsi l’un contre l’autre et jamais contre nous, d’autres enfants ou bien contre des jouets. Je me souvenais aussi qu’Antoine m’a déjà mordu un sein jusqu’à y laisser des marques parce qu’il était trop content de se coller sur moi.

Comme tactique parentale d’ignorance des mauvais comportements, nous avions décidé d’accorder plus d’attention à la victime plutôt qu’à l’offenseur. Mais force est de constater que cela ne fonctionne pas bien pour certains comportements, dont les batailles de vampires. Je suis même dans l’obligation d’admettre que Pascal et moi ne sommes plus tout à fait les numéros un dans le cœur de nos enfants; voilà pourquoi notre géniale tactique ne donne rien quand les jumeaux cherchent l’attention de leur frère! J’en suis même venue à me demander si ça ne serait pas la raison pour laquelle ils n’aiment pas que nous les prenions ensemble sur nos genoux. Ils sont en fait jaloux… de moi! Pourtant, j'adorais quand ma mère nous lisait une histoire à mon petit frère et moi quand nous étions petits.

Suite à ces réflexions qui n’ont en fait duré que quelques secondes (puisqu’il y a déjà plusieurs semaines qui j’y pense), j’ai pris Antoine sur mes genoux et je l’ai obligé à regarder Julien pleurer.

Tu as fait de la peine à Julien parce que tu l’as frappé. Il faut que tu sois doux comme ça avec lui. Fais-lui un câlin pour t’excuser.

Antoine a alors pris son petit frère dans ses bras tout doucement et l’a serré contre lui. Et l’impensable est arrivé. Juju l’a à son tour enlacé et a même penché sa tête jusque dans son cou. C’était trop mignon!

Mais dorénavant, gare à vos cous quand vous prenez mes garçons!

Constats

D'abord publié le 04-01-10


Plusieurs constats s'imposent suite à ma rencontre avec un médecin de Ste-Juju visant à passer un bilan trombophilique. Le dit bilan mettra, je l'espère, un point final à ce #$%** de hellp syndrome qui a entaché les premiers jours après l'accouchement. Résultats dans 6 semaines!

Constat #1: Le transport en commun à Montréal est trop lent, trop cher. Partir de Ste-Juju pour aller à Ste-Juju m'a pris 2 heures, un trajet d'auto, deux bonnes marches, deux lignes de métro et une d'autobus. Coût de l'opération sans compter l'essence sauvée? L'équivalent d'un billet de parking à l'hôpital.

Constat #2: Je marche toujours aussi rapidement qu'avant par rapport aux piétons montréalais.

Constat #3: Dans les escaliers, je suis toujours aussi en forme musculairement parlant mais le cardio ne suit pas. Constat #3 reflèterait ma nouvelle vie de mère au travail?

Constat #4: La vue d'un incubateur pour bébé de même que l'attente près de l'unité de néonatalogie me font venir les larmes aux yeux. Je suis tellement contente que mes enfants n'aient pas connu cela! Ou quelques heures à peine en ce qui concerne l'incubateur.

Constat #5: Je dois vraiment prendre le temps d'enlever mes bottes quand je me fais peser chez le médecin!

Ce qui m'amène au constat #6 . Malgré le constat #1, je dois prendre le transport en commun plus souvent. Beaucoup plus souvent!

Dehors l'hiver

D'abord publié le 28-12-09

Cet après-midi, nous sommes allés promener les enfants en traîneaux. La neige qui tombe a rendu les rues parfaites pour ce genre d’exercice. Les bébés tendaient la langue pour attraper les flocons en poussant des cris de joie chaque fois que Pascal ou moi les tirions en courant. Ça valait la peine de les habiller pour sortir!

Avez-vous déjà essayé d’habiller un enfant d’un an et demi pour aller dehors l’hiver? Il faut réussir à rentrer le pouce dans la mitaine, enfoncer les deux pieds au fond des bottes, passer les jambes dans les salopettes, passer les jambières par-dessus les bottes, les manches par-dessus les mitaines, le foulard autour du capuchon. Personnellement, je finis toujours par oublier qu’est-ce qui va par-dessus quoi.

Au début, le petit loup coopère, il trouve ça drôle. Il fait oumph quand on lui dit de forcer pour mettre les bottes. Mais peu importe la vitesse à laquelle on l’habille, il finit toujours par avoir chaud et c’est là que l’expérience de l’habilleur entre en compte. La mienne se limite à… pas grand-chose. Préparer le stock à l’avance et chanter des chansons pendant que l’enfant se déchaîne, se tord, hurle et que ceux qui assistent à l’opération se mettent à penser « vasectomie et/ou célibat éternel ». Il faut alors faire vite. Ne rien tenter d’extravagant, laisser le bébé se promener partout en chignant pendant que l’habilleur s’habille, mettre le manteau du petit loup à la dernière seconde et sortir dehors en poussant un soupir (quel faux cliché!), un cri de soulagement.

Maintenant, ceux qui ont répondu « oui » à la question du début peuvent me comprendre quand je dis que je n’ai toujours pas trouvé le truc pour en habiller deux dans la joie, l’harmonie et le bonheur!

Croquettes de pois chiches

D'abord publié le 18-12-09

Dans la lignée de Copenhague (notre nouveau Kyoto… je l’espère), je vous propose une autre recette végé parce que… qui sauve une vache sauve un bœuf! Elle a été imaginée par Papa au Carré et inspirée d’une recette du fameux livre Kilo-cardio.

1 boîte de pois chiches
2 c. soupe de germe de blé
2 c. soupe de noix de Grenoble, concassées
2 œufs battus
½ tasse de céleri haché
¼ tasse d’oignons hachés
Cari, graines de carvi, sel et poivre au goût


Réduire les pois chiches en purée. Un mélangeur est l’idéal pour cette opération. Dans un grand bol, mélanger tous les ingrédients. Façonner des croquettes et les faire dorer 3 à 4 minutes de chaque côté dans une poêle antiadhésive. Si vous n’êtes pas à la diète, ajouter un peu d’huile d’olive à votre poêle.

Petite soirée ordinaire

D'abord publié le 09-12-09

Mardi soir, 17h14
Papa au Carré étant occupé à poser les pneus d’hiver sur ma voiture, je dois faire la routine souper/chatouilles/bain/boires/dodo toute seule pour la première fois depuis des semaines.
Les jumeaux semblant d’excellente humeur, je suis ambitieuse et je décide préparer une soupe avec les légumes bio de la semaine dernière. Je prends le temps de changer les couches avant le repas puis, les garçons mangent comme des rois (ou des cochons, c’est selon le point de vue!). La soupe est un succès, le poisson rentre au poste et ils finissent sans respirer les pots de yogourt nature et de compote de pommes. Génial! J’arrive même à manger en même temps qu’eux. Julien ne teste la théorie de la gravité qu’une seule fois. Et encore, sur un malheureux petit pois qui ne lui avait bien entendu rien fait, mais qui arborait, je dois admettre, quelques rides le rendant peu appétissant.
Le souper prend fin dans la joie, le calme et l’harmonie sur un minuscule carré de chocolat provenant de leur calendrier de l’Avent. Mes deux fils s’amusent ensuite paisiblement avec leur train, leurs livres, nos sofas et la télécommande. Petite soirée ordinaire.
Vous lisez mon récit en vous disant, hum, une histoire comme celle-là ne mérite pas un texte sur le brillant blogue de Jumeaux, rénos-dodo, il doit y avoir anguille sous roche! Eh bien, cher lecteur, vous avez tout faux… En fait, c’est encore pire qu’une anguille et beaucoup plus difficile à laver qu’une roche…
Mardi soir, 18h37
Observez comment une petite phrase anodine peut rapidement tout faire basculer.
«Chéri? Les enfants sont méga gentils, je vais leur donner leur bain maintenant, ok? N’oublie pas de manger la soupe au curcuma dans la petite casserole. »
Depuis une semaine, leurs fesses étant loin de refléter notre conception générale de l’expression douce comme des fesses de bébé, je les laisse faire du tout-nu sur le plancher de leur chambre pendant le court laps de temps que je prends à partir un lavage de couches. Je ne le sais pas encore, mais l’engrenage infernal vient de se mettre en branle…
Quand je remonte, ce n’est pas un mais bien deux bébés qui ont fait pipi ET caca par terre. Et Julien s’en est, de tout évidence, donné à cœur joie un peu partout dans la chambre. Je cours chercher des débarbouillettes pour ramasser le tout. En nettoyant, je constate qu’il y a des traces de pieds liquides sur le sol, je retire donc les chaussettes d’Antoine d’un coup sec. En même temps, qui n’aperçois-je pas le doigt levé à quelques centimètres de la petite crotte là-bas? Un Julien bien concentré, les yeux fixés sur… ouais bon passons. J’abandonne mon fils aîné pour voler à la rescousse de mon autre progéniture pour aussitôt le laisser afin d’empêcher le premier de marcher dans les traces du second (dans les deux sens du terme!).
STOP! Assez, c’est assez, je dois admettre, que j’ai perdu le contrôle. Je pense un instant monter les enfants dans leur bassinette respective pour laver le plancher, mais j’ai eu ma leçon vous pensez bien! Idée de génie, je les dépose donc dans le bain, à moitié habillés et me précipite dans la chambre pour terminer la dégoûtante tâche qui m’incombe d’office.
Évidemment, leurs pleurs s’élèvent rapidement malgré la montagne de jouets sous lesquels je les ai ensevelis. Ils se calment dès que j’arrive, mais Julien sanglote de plus belle quand il apprend qu’un bouchon n’est pas une suce. Je les prépare directement dans la baignoire et remplis l’eau directement; ils sont enchantés. Enfin un bon coup!
Mais qu’est-ce qui flotte autour d’eux? J’avais pourtant rincé le bain avant de changer les couches… Les couches… Ouache!!! J’essuie rapidement leurs fesses et n’ai même pas besoin de retirer le bouchon puisque Juju le tète déjà frénétiquement. Ils fondent bien sûr en larmes en entendant l’eau qui coule, se disant que je veux probablement jeter les bébés avec l’eau du bain.
Comme nous ne sommes plus à l’époque d’un seul bain par saison, je le remplis et les lave rapidement. Afin d’abréger leurs souffrances, je les prends tous les deux avec moi dans une unique serviette pour les amener à leur chambre. Je vous dis que c’est rendu lourd, ces petites choses gluantes-là!
Et c’est une fois les bébés séchés, habillés et prêts à boire que mon chum est rentré en s’extasiant sur tout ce que j’avais réussi à faire «toute seule ».
En regardant les morceaux de casse-tête en mousse que je venais de frotter, l’amoncellement de guenilles mouillées et les sourires de mes enfants, je lui ai répondu : «Si tu savais comme je suis rendue efficace et organisée, mon amour!"

06-12-1989


D'abord publié le 05-12-09

Demain, il y aura vingt ans que les événements de la Polytechnique se sont produits. J’avais 12 ans à l’époque. C’est l’âge où l’on observe le Monde pour construire son Univers. Et cet homme venait de tuer 14 femmes parce qu’il considérait qu’elles n’avaient pas leur place dans une institution à forte dominance masculine.

Vous rappelez-vous de cette journée? Je n’étais peut-être qu’un petit bout de femme en devenir, mais je m’en souviens comme si c’était hier.

Je croyais jusqu’à ce moment avoir grandi dans un monde où les femmes avaient pris leur place. Ce jour-là, j’ai ajouté un morceau à ma compréhension de la société québécoise. Un homme détestait à ce point la femme instruite qu’il était entré à Polytechnique, avait de sang froid demandé aux hommes de s’écarter, puis consciemment abattu des dizaines de femmes. L’horreur.

De ce mois de décembre, j’ai bizarrement un souvenir très clair d’une jeune femme lumineuse, étendue sur une civière, venue témoigner aux médias avec un sourire serein. Je ne me souviens plus trop exactement… Parlait-elle de pardon? Disait-elle sa joie d’être en vie? Nous annonçait-elle qu’elle deviendrait tout de même ingénieure?

Toujours est-il que depuis quelques jours, on nous repasse en boucle des images d’ambulanciers et de policiers qui courent dans une école qui pourrait être la nôtre.

Pourtant, c’est elle qui pour moi symbolise le mieux le 6 décembre 1989.

Petite vite

D'abord publié le 20-11-09


Savez-vous pour quelle raison nous avions attendu quelques mois avant d'essayer de concevoir après que j'aie arrêté la pilule?

On ne voulait pas prendre le risque d'avoir des jumeaux!

Cachez ce tas que je ne saurais voir!

D'abord publié le 03-10-09


Quand j'ai commencé mon tas de compost chez moi, j'en ai presque fait une obsession. Je cherchais à mettre le plus de choses possible dedans et faisais des expériences pour voir ce qui fonctionnait ou pas. Par exemple, les papiers mouchoirs, les épluchures et les rognures de gazon disparaissent très vite. Les cheveux, le carton et les gros morceaux de légumes sont plus lents alors que les écales de pistaches et les épis de maïs prennent plus d'une année à se décomposer. Les pires sont les brindilles. Jusqu'à présent, je ne suis pas arrivée à les faire disparaître. Les sacs supposément "biodégradables" du sushi shop mettront, je pense cinq ans alors que les sacs des couches Moltex y arrivent sous notre climat, en 18 mois (acceptable). C'est cependant trop long pour avoir un compost qui est encore nutritif quand on veut l'utiliser!

C'est la raison pour laquelle je me procurerai au printemps un tamis à compost! Certains rêvent d'une nouvelle paire de chaussures. Pour ma fête, moi, je veux un tamis à compost!

Avec le recul je m'étonne d'avoir réussi à brasser mon tas une fois par 5 jours de mai à octobre, de l'avoir arrosé par temps sec, d'y avoir ajouter des feuilles mortes pour le garder en santé. Mais ou aie-je trouvé ce temps??? Peut-être que si je n'avais pas de blogue... Je ramenais même les déchets putrescibles lorsqu'on revenait d'un souper chez des amis. Jusqu'à ce que mon chum me l'interdise formellement après l'oubli d'un sac d'épluchures dans ma voiture.

Je le confesse avec réticence, j'ai même amené mes amis visiter mon tas de matières en décomposition tellement j'en étais fière.

Puis, en mai 2009, la cata! J'ai été dénoncée par des voisins jaloux, pollueurs (et probablement baby-boomeurs, forcément en fait puisque sur les cinq, ils le sont tous!)(salutations à mes lecteurs boomeurs!). Une inspectrice de la ville de Ste-Julie est venue me sommer de construire une boite pour cacher cette indignité rebutante de la vue des pauvres banlieusards qui nous entourent. Mon compost, inodore, je précise, était encore gelé et je ne pouvais donc le brasser pour faire disparaître les résidus de l'hiver, ô quelle horreur dépravée dans un quartier tel que le nôtre! C'est une nuisance, ça attire la vermine, c'est contraire au règlement et blablabla. Plus elle tentait de justifier l'injustifiable, plus elle me mettait hors de moi.

Finalement, elle nous a donné un mois de sursis(trop aimable) et Pascal a procédé à l'érection de la fameuse boite. RIP au pin mort pour cette cause. Depuis, mon dos crie "grâce, pitié'', lui qui n'arrive plus à remuer le précieux produit. Priez pour mon compost qui pourrit par manque de soins. Et louons la ville de Ste-Julie qui réussit si bien à encourager ses citoyens dans la poursuite d'une saine gestion des déchets!

Les écureuils(la dite vermine!) eux, viennent toujours, l'amoncellement de matières putrescibles est toujours là, simplement, nous l'avons rapproché des terrains des voisins (on trouvait le tas brun plus harmonieux qu'une boite en pin) mais maintenant, il est caché et m'enlève presque le goût de composter.

Élise 0 Ville de Ste-Julie -1