lundi 20 décembre 2010

Les chances que ça arrive!

Environ 15% des jumeaux identiques sont ce qu’on appelle des jumeaux miroir. Un gaucher, un droitier. Une rosette qui part d’un côté, l’une de l’autre. Une dent qui apparaît à gauche chez l’un et quelques jours plus tard, à droite chez l’autre.

Il y a quelques mois de cela, je vous écrivais que nos jumeaux ne sont pas des jumeaux miroir. Eh bien, j’avais tort, leurs dents apparaissant toujours du même côté et leurs cheveux étant toujours si dépeignés que l’observation des rosettes ne nous avait pas beaucoup renseignés.

Puis hier soir, la révélation! Nous les avions installés côte à côte à table pour souper et c’était frappant de voir Julien manger de la main gauche alors que son jumeau privilégiait systématiquement la droite. Comme ils venaient de prendre leur bain, ils étaient pour une rare fois, bien peignés et de toute évidence, si les rosettes semblaient tourner du même côté, la vérité nous a pour une fois laissés sans voix; elles n’étaient pas implantées au même endroit! C'est clair maintenant, nous avons mis au monde un couple de jumeaux qui sera imbattable au badminton en double.

Si donc, une grossesse sans prise d’hormones sur 100 est gémellaire, pour ce 1%, on retrouve 2 couples de jumeaux fraternels pour un couple de jumeaux identiques (0.42%) et que de ce nombre, 15% soient des jumeaux miroir, on parle donc d’un peu plus d’un individu sur 1000 (puisqu’il faut multiplier par deux) et donc d’une grossesse sur 2000 qui donne lieu à cet étrange caprice de la nature.

Devant ce calcul, j’hésite souvent entre rester terrée chez moi par peur de la foudre (systématiquement évoquée lorsqu’on se livre à ce genre d'exercice) ou bien aller m’acheter des billets de lotto. Puis je me raisonne en me disant : « Mais qui a entendu parler d’une mère de jumeaux monozygotes, biamniotiques et miroir qui gagnait le gros lot ou bien se faisait frapper par la foudre? ».

Et de toute façon, par les temps qui courent, on a franchement plus besoin de dormir, de lait 3.25%, de temps et de couches que de millions! (À la relecture, je suis encore en train de me demander si je me crois!)


mardi 14 décembre 2010

Admiration maternelle

Puisque c’est mon blogue et que j’en fais bien ce que je veux, vous saurez bien me pardonner ces quelques instants de gagaїsme on ne peut plus maternel.

Pouvez-vous croire que mes petits loups ont déjà commencé à prendre des jouets pour se faire des histoires de plus en plus réalistes?

Ma préférée à ce jour est celle du petit baleineau qui a perdu sa maman et qui crie « Au secours, au secours! ». Julien ajoute : « Oh non! Petit bébé, perdu sa maman », lui donne un bisou, puis fait sortir la maman baleine de derrière son dos en disant : « Trouvé! Maman ». Et l’histoire se conclut par des bisous entre maman et bébé baleine.

Incroyable tout de même ce mélange de la chanson Trois petits minous ont perdu leurs mitaines et du livre Petit poisson blanc emprunté à la bibliothèque. Deux ans et demi et déjà un élément déclencheur, des péripéties et une conclusion. Personnellement, je suis en extase, mais, notez bien : je suis la maman.

lundi 13 décembre 2010

Incontournable Cardio-Poussette

Plusieurs événements ont récemment fait en sorte que je me remémore les premiers mois avec les jumeaux. En général, la plupart de mes souvenirs tendent à évacuer les côtés plus négatifs, pour se concentrer sur les moments agréables avec une exception toutefois; la première année des garçons. Tentative d’explication : les moments tendres y sont trop entrelacés à la fatigue et autres problèmes. Comme ce blogue se veut une ressource pour les parents de jumeaux, je le préfère positif et rempli de ressources, exit donc mes doléances. Je vous parle donc aujourd’hui de l’activité qui m’a le plus aidée à me remettre sur pieds : les cours de Cardio Plein-Air.

J’ai commencé quand les garçons avaient deux mois et demi et venaient tout juste de prendre le sein à temps plein. Éprouvée par mon HELLP syndrom et le cocktail de médicaments qui l’avait accompagné, je n’arrivais toujours pas à courir, mes muscles semblant tétanisés et faits de plomb. Treize mois plus tôt, j'escaladais le Kilimandjaro (5895 mètres, c'est pour me vanter!) avec Pascal et à cette époque, je traînais les pieds comme si j'y étais encore. Heureusement, notre groupe a eu la chance de tomber sur Mélanie, la propriétaire de la franchise, tout sourire et si enthousiaste que nous n’avions qu’une envie, bouger avec elle.

Josette et moi avions souvent croisé des groupes de gens qui faisaient du Cardio PleinAir dans le parc Angrignon, automne, printemps ou hiver avec le même bonheur. J’avais eu l’intuition que c’était fait pour moi et j’avais bien raison. J’ai commencé la session d’automne sur les fesses et je l’ai terminée dans une forme exemplaire, la petite sueur sur le front et la fierté gros comme ça à bout de bras.

Les cours se déroulent dans un parc et alternent marche (ou course) rapide et exercices musculaire et aérobique. L’entraîneur rectifie immédiatement tout mouvement mal exécuté parce que les groupes sont réduits à un maximum de 15 personnes. Complètement à terre à mes débuts, en très grande forme à la fin et traînant comme un boulet un mal de dos perpétuel, je suis la preuve que ces cours s’adressent à tous, peu importe notre niveau de forme physique ou le nombre de bébés que nous poussons devant nous.

Un seul bémol dans mon cas, le montage et le démontage de mon chariot avant et après chaque cours. Disons que lorsque j’avais la chance de pouvoir me rendre à vélo, je pédalais avec joie, même si ça signifiait devoir arriver un peu plus tôt pour allaiter, arrêter quelques minutes ou bien faire l’exercice de la planche tout en donnant le sein à Antoine et Julien.

Bref, une excellente activité pour les mamans en congé de maternité. Sortir de chez soi deux fois par semaine, prendre du temps pour nous en bonne compagnie et s’activer le cardio en pleine nature, c’est un must quand on est confrontée quotidiennement aux couches odorantes, à la purée et à des montagnes de vêtements à gérer.

vendredi 10 décembre 2010

La survie par la congélation


Je lisais ce matin un article sur Céline qui parle de la fatigue occasionnée par l’allaitement de ses jumeaux. (Eh oui, Céline. C’est qu’on n’échappe pas à la référence « Céliiiine» quand on tient un blogue sur les jumeaux au Québec!) Pauvre Céline donc, ne dort plus, ne mange plus, se brosse les dents sous la douche et a peur de ne pas avoir retrouvé sa silhouette pour mars. Ses propos friseraient presque l’indécence si on ne les savait provoqués par une innocence pure, elle-même probablement explicable par une ignorance crasse de ce qu’est la vraie vie. Je me demande combien de fois par jour elle pense à sa mère, qui a elle-même mis au monde un couple de jumeaux? Lâchez la limousine and take a kayak, madame Dion-Angelil! On n’a pas tous un cuisinier, une femme de ménage, un styliste et un entraîneur à notre disposition quand vient le temps de s’occuper de notre famille. Prendre soin de nos enfants dans des conditions comme celles qu’elle vit maintenant, c’aurait été des vacances pour nous. D’où mes cheveux qui se hérissent quand je lis que la pauvre trouve ça fatiguant.

Tout ça pour vous dire que ce matin, je me demandais comment NOUS avions fait pour survivre sans personnel de soutien. Parents, amis et aide familiale viennent évidemment en tête de liste, mais ne sont pas au rendez-vous pour toutes les familles de jumeaux. Notre survie a donc dû passer par la congélation. Pas du type Disney bien sûr, mais plutôt du type Frigidaire. Comme le magnifique spécimen qui trône au milieu du garage de Pascal et dont nous avions fait l’acquisition quelques mois avant l’arrivée des jujus. Nous avons donc eu la chance, puisque nous en avions l’espace, de pouvoir préparer plusieurs repas à l’avance. Un merveilleux cadeau de shower qui a consisté en plusieurs petits plats maison et congelés a même pu y prendre place. Ensuite, je me suis mis à y placer tout ce que je pouvais : pain, beurre, légumes surgelés, portion unique, portion double, portion pour recevoir. Le tout étiqueté avec un soin qui aurait rendu jalouse mon enseignante obsessive de première année. J’ai même découvert que les sacs de lait, si manipulés avec soins, et quoi que longs à décongeler, pouvaient se congeler sans problème. Ces mêmes sacs, sont d’ailleurs en passe de détrôner les traditionnels Ziplock ici. Un sac à lait lavé, et rincé est en effet beaucoup plus résistant.

Grâce à une gestion qui m’impressionne moi-même et qui, je l’admets, tient autant de la paresse que de la saine organisation, je parviens maintenant à ne passer à l’épicerie qu’une seule fois par deux semaines. Je dois tout de même admettre que nous recevons un panier bio toutes les deux semaines en ce moment. Aussi, il nous arrive parfois de faire un saut de puce au marché pour en ramener concombre, laitue pour nous ou bananes et clémentines pour les petits ogres.

Tout de même quelle économie de temps appréciable pour qui tente de concilier travail-famille-manger-santé! Et finalement, pour Céline, vous voulez savoir la vérité ; je ne suis pas SI jalouse que ça. Moi aussi j’aurais aimé ça pouvoir passer tout mon temps avec mes bébés au début, mais pas au prix d’un retour au travail si rapide…ni surtout d’étrangers dans mon congélateur.

vendredi 3 décembre 2010

Je fais appel à vous: des voeux pour Rose

Il y a quelques mois à Ste-Justine, deux petites jumelles identiques ayant le syndrome transfuseur-transfusé sont nées prématurément. L’une d’elle, Rose, est toujours hospitalisée. Nous ne pouvons qu'imaginer le déchirement que vivent la soeur jumelle de Rose, sa grande soeur, son papa et sa maman.

Sa maman Stéphanie, par l'entremise de son blogue, nous a récemment fait parvenir cette demande que je retranscris ici avec l'espoir d'être un petit maillon permettant de mettre un peu de couleur dans la vie de cette famille.


Donc, comme à Noël les gens s'offre des cartes, j'ai pensé que les gens intéressés à faire un petit geste peu coûteux pourraient envoyer des souhaits concrets à Rose. Vous pouvez faire parvenir, à compter de maintenant, des cartes, des photos, des dessins, des bricolages ou autres directement à Rose, à Ste-Justine. Les seules conditions sont : votre envoi doit contenir l'image d'une Rose (collage, image, dessin, peinture, etc.) et vos noms et liens avec nous (surtout pour les amis virtuels!).

Voici l'adresse, à réécrire tel quel;

Rose Santerre
CHU Ste-Justine
3175, Côte-Sainte-Catherine
Néonatalogie, 4e étage bloc 2
Montréal, QC H3T 1C5

Toutes vos lettres seront lues à Rose, puis déposées dans son lit, à la maison, en attendant son retour.
En vous remerciant et en espérant qu'une Rose pousse sur la neige bientôt.


Stéphanie conclut ainsi, puisque l'un de ses grands souhaits serait de ramener Rose à la maison pour l'hiver.

Pour visiter son blogue: http://roseetalysmesfleurs.blogspot.com/