lundi 12 juillet 2010

La ***** brassière d'allaitement

Messieurs, j’ai longuement pensé à vous avant d’écrire ce texte. Une conclusion s’impose; les lignes qui suivent contiennent peut-être trop d’informations pour vous. Vous voici avertis. Mais, connaissant certains spécimens Martiens moi-même, il est évident que je me tire dans le pied; je viens probablement plus de titiller votre intérêt que de vous éviter une lecture pénible.
Mesdames, vous aurez deviné que je reviens d’une chasse longue et dangereuse pour l’estime de soi. J’ai nommé (roulements de tambour), la chasse à la brassière d’allaitement. Vous en conviendrez, trouver la brassière parfaite est souvent synonyme de frustrations. Acheter une brassière d’allaitement avant la naissance de ti-loup chéri et donc, sans connaître notre lettre de bonnet futur, est un vrai casse-tête. Imaginez maintenant, se procurer la chose un an plus tard quand la fibre du sacrifice comme notre vénérée poitrine sont retombés à des dimensions modestes, mais néanmoins fluctuantes à cause du nectar béni qui s’en écoule toujours régulièrement (ou quelque chose comme ça!).
J'ai envie de m'habiller normalement, de sortir mes petites robes d'été, de bronzer des épaules. Bref, j’ai besoin d’un soutien-gorge qui se dégrafe pour allaiter, qui fait des beaux seins (est-ce trop demander après avoir allaité pendant 13 mois?), et que je pourrais porter avec une camisole (est-ce vraiment trop demander???). La réponse à mes deux questions est simple : oui, c’est trop demander. J’en arrive à deux conclusions : 1- soit les mères sèvrent leurs nourrissons par conviction esthétique 2- soit elles passent rapidement aux brassières normales et exposent leurs mamelles à la disgrâce publique. Il est impossible de porter ces horreurs-là plus d’un an! Impossible. Je me demande déjà comment j’y suis arrivée si longtemps.
Les différentes vendeuses qui ont vainement tenté de m’aider aujourd’hui ont eu de ces commentaires!
-Oui, les bretelles doivent être larges parce que vous avez besoin de plus de soutien. (euh… pas moi, c’est des pamplemousses ratatinés maintenant) (désolée pour les Martiens qui sont encore en train de lire).
-Non, je ne porterais pas ce type de bretelles avec une camisole (avec un air sous-entendant, mais vous madame, avez choisi de vouer votre vénérée poitrine à un usage plus chaste que la mienne)
-Il y a bien ce modèle qui correspond à vos critères, malheureusement, le panneau n'est pas doublé. (ouais, bon, c'est quand même gentil de faire semblant que je n'ai pas un sein d'anorexique et un autre boulimique, vraiment, j'apprécie, mais sans façon.)
-Vous êtes vraiment cruche de penser être capable de trouver un beau soutien-gorge fonctionnel dans notre boutique madame. (non, ça c’est moi qui invente, mais je parie qu’elles l’ont toutes pensé.
Finalement, je suis allée à La Baie, section matante (je fais encore dans le « D » après tout), le paradis de la brassière sans vendeuses. J’étais comme un enfant au Toys ‘r’us, comme un missionnaire entouré de lépreux, comme Papa au Carré dans un magasin de gaming. Et j’ai déniché deux magnifiques spécimens sans panneaux rabattables… ça va être le festival du sein à l’air, mais vous aurez été prévenues mesdames… et messieurs (?) !

Parents indignes

Je ne veux voler aucuns droits d’auteur à Caroline Allard, mais elle ne possède pas le monopole de l’indignité. Nous aimons bien être, nous aussi, des parents indignes…

-Il arrive que nous laissions passer trois jours entre les bains des enfants…

et que nous finissions par seulement les rincer dans la pataugeuse.

-Parfois, je réduis encore leur légumes ou leurs fruits en purée pour que les repas se déroulent plus rapidement. Même si je sais que c’est mortel pour le développement futur des bébés, qu’ils auront probablement des insécurités chroniques dues à la trop grande dissemblance entre les textures d’un repas à l’autre et que je m’expose à moult remontrances du médecin.

-Le matin, je les allaite entre 5h30 et 6h30 puis, je les recouche jusqu’à 8h00…même quand ils ne sont pas fatigués.

-Quand ils mangent des bouteilles de Tempra ou de vitamine D, nous les laissons faire. Nous appellons ça être avec sa deuxième mère ou encore petite pause bien méritée.

-Souvent ils passent la journée en pyjama et je finis par les changer… quand c’est l’heure du coucher.

-Pendant deux mois, je leur ai sussuré « papa » pour que ce soit ces deux syllabes qui retentissent à 4h00 du matin.

-Ça ne me dérange pas de les confondre l’un avec l’autre même si cela affecte leur psyché interne et fait passer le développement de leur « moi » intérieur à un « nous », ma foi… diaboliquement plus intéressant!

-Je suis en train de faire cette liste au lieu de jouer avec eux…

Soupe-repas aux lentilles

Voici une recette végé (sauvons les vaches!) tirée du célèbre livre Kilo Cardio. Elle se congèle, c’est donc parfait si vous devez manger sur le pouce. Un petit repas léger mais soutenant si on y ajoute un morceau de pain et des légumes. Vous m’en donnez des nouvelles?

Soupe-repas aux lentilles

2. à thé d’huile d’olive

½ tasse d’oignons hachés finement

½ tasse de carottes en dés

½ c. à thé de thym séché

2 tasses de bouillon de poulet à faible teneur en sodium

1 tasse et 1/3 (360 ml) de tomates étuvées

4 c. à soupe de lentilles sèches

2 c. à soupe de persil frais

Sel et poivre au goût

Préparation

* Dans une casserole, faire revenir les oignons et les carottes dans l’huile.
* Ajouter le thym et incorporer le bouillon, les tomates, les lentilles, le sel et le poivre.
* Laisser mijoter environ 45 minutes, jusqu’à ce que les lentilles soient tendres.
* Garnir de persil et servir.

Mon somnambulisme (à la demande générale)

Précédemment publié le 22 juillet 2009

Ceux qui me connaissent savent que je suis affligée de cette tare incorrigible. Dans mon cas, et ce depuis que je suis tout petite, cette condition s'accompagne également de soliloquie (soli : seul et loquie (langage)(enfin, quelque chose comme ça!) ce qui peut même amener les gens à penser que je suis éveillée quand je suis en fait plongée dans un profond sommeil. Je vous dresse donc une liste non exhaustive mais chronologique, des pires situations qui m'ont été rapportées (rapportés puisque je n'en garde, dans les meilleurs des cas, que des souvenirs très éthérés).

- Vers l'âge de huit ans, ma maman (bénie soit-elle de m'avoir sauvée d'une honte éternelle!) m'a empêché de faire pipi dans sa poubelle. J'y étais bien installée quand elle m'a aperçue.

- À l'adolescence, mon père m'a entendue paniquer et hurler « Y'a des bibittes, y'a des bibittes » Intrigué, il est venu jeter un œil pour constater que mes bras battaient vainement l'air, tentant de chasser un essaim inexistant... Coma éthylique, pensez-vous? Hum...

- Mes années universitaires ont été particulièrement chargées et je me souviens m'être un matin réveillée toute habillée, prête à partir. Pourtant, le soir précédent, j'avais bel et bien mis un pyjama!

- La peur de ne pas être prête m'a également amenée à me préparer à partir en pleine nuit... deux jours trop tôt! Pendant une activité médiévale, il y a quelques années, j'ai déjà jeté mon linge et mon sac de couchage par la fenêtre de ma tente... une nuit de pluie. Je vous laisse imaginer le topo!

J'ai depuis toujours donc, parlé en dormant. Je répondais même aux questions que l'on me posait. Mais les choses se sont corsées quand j'ai eu mes bébés... J'étais tellement sur le pilote automatique que mon chum ne pouvait plus me ramener à l'ordre; il ne savait plus si j'étais somnambule ou tout simplement fatiguée!

- L'exemple le plus célèbre concerne le troisième fils (voix grave de présentateur de film). Une nuit, je présente à ma douce moitié un coussin de bébé en lui demandant d'aller le recoucher.

Douce moitié : c'est un coussin ça.

E : Non, non, c'est Antoine, va le remettre dans son moïse.

Douce moitié : Tu es somnambule, va te recoucher.

E : Ok, mais toi va recoucher le bébé, d'abord.

Douce moitié s'empare délicatement du bébé, franchit le pas de la porte et lance le troisième fils sans douceur aucune. Je ronflais probablement déjà...

- Il y a quelques mois, Papa au Carré m'a surprise en train de me promener dans la chambre en grattant les murs et en grommelant. (Il s'agit d'un cas où je me souviens du rêve, c'est pourquoi je peux vous le rapporter.) À sa légitime requête d'informations, je lui ai confié être à la chasse au serpent-racine. Pour ceux qui ne connaissent pas cet animal-végétal, il s'agit d'une racine qui grandit très vite et serpente sur les murs et le mobilier. C'est modérément dangereux mais il faut bien sûr, surveiller sa progression et l'arracher dès qu'on le peut. Mon conjoint endormi n'étant pas au fait de ces subtilités (il ne peut pas être parfait), a donc insisté pour que je retourne dormir. Comme il était plutôt bruyant, il m'a réveillée. Et vous savez pourquoi il ne faut jamais, jamais réveiller un somnambule? Parce qu'à l'instant précis où l'on prend conscience de ce que l'on a fait et dit, une honte indescriptible s'abat sur nous. Et c'est exactement ce qui m'est arrivée...

- L'hiver dernier, Depuis qu'on se connait, Papa au Carré passeait son temps à me dire que je ne faisais pas assez de ménage et que j'étais je suis une coloc bien horrible (quoi qu'une blonde et une mère plutôt extraordinaire!). Une nuit, je me suis levée et ai commencé à faire la vaisselle .Enfin, j'imagine que c'est ce qui se passait dans ma tête puisque mon chum entendait des bruits d'assiettes qui s'entrechoquent. Conformément à ce qui est une routine pour lui, il m'a dit de venir me recoucher, que c'était la nuit et blablabla, enfin, vous saisissez. Je lui ai lancé : Ben, pour une fois que je fais du ménage, t'es pas content? Il s'est dit que je tenais là un bon point et s'est rendormi. Le lendemain, il a été plutôt déçu en constatant l'état de la cuisine. Elle était dans un pire état que la veille!

- Et le dernier cas en lice, s'est produit avant-hier. Papa au Carré avait chaud, malgré l'été de m... que l'on connaît, et il a eu la brillant idée d'utiliser le ventilateur de plafond. Je suis allée l'éteindre en lui expliquant que le vent me faisait maigrir et que j'étais déjà trop mince. Il avait beau tenter de me raisonner, je persistais à lui dire qu'il ne comprenait pas. Il a sagement préféré avoir tord et chaud...

Et le plus beau là-dedans vous savez ce que c'est?
Un indice?
Sur la porte de la chambre des gars, avant même leur naissance Papa au Carré a posé une poignée qui se verrouille.



NOS (?) Cpe

Voici copie de la lettre que ma maman a composée et envoyée à son député. Je vous propose de la faire circuler dans votre milieu si vous êtes d'accord. C'est ainsi que le gros bon sens fera évoluer les choses.

Howick, le 8 avril 2009

Monsieur Stéphane Billette

Député du comté de Huntingdon

528, rue Frontière

Hemmingford

J0L 1H0

Objet : politique de soutien à la famille

Monsieur,

Par la présente, je tiens à vous faire part de certaines suggestions qui pourraient améliorer la politique de la famille voire même augmenter le nombre de bénéficiaires sans augmenter le budget.

En effet, notre politique prévoit un congé de maternité d'un an. Elle prévoit également une place à 7$ dans un CPE. Ce qu’elle oublie, c’est que la mère, en congé, n’a pas besoin de sa place en garderie pendant ce temps. En réalité, les familles sont obligées d’aller conduire leur enfant en garderie afin de conserver leur place et ce pendant un an.

Donc pour une naissance, nous payons pour la maman à la maison pendant un an, c’est merveilleux. Quel bon départ pour un enfant! Mais qu’en est-il de la fratrie que l’on écarte pour la journée? Comment se sent l’enfant de trois ou quatre ans que l’on envoie à la garderie pendant que le nouveau bébé, déjà difficile à accepter, demeure à la maison avec maman? Drôle de famille pour laquelle on écarte un ou deux membres pour mieux la mettre en place.

Qui ne connaît une famille dont la mère bénéficie d’un congé de maternité, le père d’un congé de paternité et qui doit aller porter l’aîné ou les aînés en garderie pour garder sa place ou leurs places? On parle même de mères qui reçoivent un appel d’un CPE disant qu’elles doivent amener leur enfant à la garderie dès l’âge de 6 mois afin de conserver sa place pour son retour au travail. Est-il acceptable qu’une mère cesse d’allaiter pour garder sa place en garderie? Qu’une famille soit séparée afin de pouvoir profiter des services offerts dans un an? Combien d’histoires du genre entendrons-nous avant d’agir et d’adapter ces politiques en évitant que ces services se recoupent et fassent l’effet contraire à notre volonté?

Selon les statistiques, il y aurait 84 500 naissances par année au Québec. 56% de ces familles ont déjà un enfant et 50% des familles envoient leur enfant en garderie. Donc, si les mères en congé de maternité gardaient leur aîné à la maison, 20 000 places se libéreraient pour un an… Pourrait-on donner ces places aux familles qui attendent? Au moins pour un an? Ceci en pensant qu’après un an, une autre mère partira en congé? Est-ce si difficile à gérer? Ne pourrait-on avantager les CPE afin qu’ils rendent la chose possible, qu’ils y trouvent un bénéfice eux aussi? A l’ère technologique, avec nos systèmes informatiques, ce ne devrait pas être trop difficile à gérer?

Notre politique de support aux familles est excellente, c’est indiscutable, mais on peut toujours penser à l’améliorer en modifiant quelques règles. Je crois que la mère à la maison, en congé de maternité, doit pouvoir garder ses enfants avec elle sans être menacée de perdre ses droits au service dans un an. Je crois également que d’autres places devraient être disponibles pour permettre à chaque famille d’en bénéficier mais ce n’est pas le but de ma lettre. Combien de places pourraient-on libérer si on permettait à la mère en congé de maternité de garder ses enfants à la maison? Voilà la vraie question. 20 000 places, sans qu’il en coûte un sou, voilà la vraie réponse. Peut-on l’ignorer?

Si on peut consentir un congé de maternité en donnant un poste temporaire à un employé remplaçant, ne pourrait-on pas donner un congé de garderie en donnant une place temporaire à un autre enfant? Celui-ci pourra peut-être devenir permanent dans un an?

Ce que je demande, c’est un peu de souplesse dans la gestion des Centres à la Petite Enfance pour le bien-être de tous et pour une plus grande rentabilité des services.

En espérant que vous pourrez considérer ces quelques faits, je vous prie d’agréer mes salutations les meilleures.

Jocelyne Miller

c.c. Ministère de la famille

p.j. Signatures de citoyens interpellés par cette situation

Une journée de fin de semaine typique

Précédemment publié le dimanche 19 juillet 2009


Ce matin, les jumeaux m'ont réveillée parce qu'ils tournaient autour de la table du salon en poussant des cris de joie. Mignon, mais... je dors si bien le matin!!! Aujourd'hui, nous tentons de finir de poser les dalles autour de notre nouveau spa. Je m'occupe des enfants pendant que Papa au Carré va préparer le sentier pour que je puisse faire le motif avec les dalles (en béton imitation ''pierre'', vraiment très joli!).

Les garçons mangent maintenant dans leur chaise haute; quel gâchis ils réussissent à faire à chaque repas, ça m'épate à toutes les fois! Au moment exact ou les couches sont changées, les enfants de bonne humeur et les chaises hautes comme les bavettes nettoyées, c'est le moment d'aller placer mes dalles. Après en avoir posées quelques unes (et elles sont lourdes!), nous décidons qu'en fait, le sentier est trop large et que Pascal va tout simplement le ramener à des proportions plus modestes. Bon, mais heureusement que c'est lui qui le fait!

Dans l'après-midi, nous regardons le travail qu'il reste à faire pour les prochaines années...vertigineux, tout simplement vertigineux! La glissade à ajouter au module des gars, les deux paravents et le banc à mettre autour du spa, le terrain à clôturer pour limiter les élans de golf de nos ados voisins, les fenêtres à changer, les aménagements de plantes autour du spa à réaliser, la pelouse à semer et j'en oublie sûrement! Ça, c'est uniquement pour l'extérieur! Je me console; ça me donnera de quoi alimenter mon blogue! Disons que ce n'est pas demain que je devrai changer de titre!

Après avoir couché nos fils, je passe une heure à détourber un trou pour le remplir de la terre que creuse ma douce moitié avant de replacer la tourbe. Nous remplissons avec trop de terre; maintenant, ce n'est plus un trou, c'est un monticule! Bravo Maman au Carré Vraiment, bravo. Je me console en m'adonnant à ma nouvelle compulsion, semer du gazon''ombre intense" (l'ancienne étant le lavage des mains). Je me promène autour du terrain en cherchant des trous dans ma pelouse et j'y lance une petite poignée de semences... Nous avons un terrain plein de trous et un été idéal pour satisfaire mon obsession; même pas besoin d'arroser!

En entrant dans la maison afin de prendre les clés pour retourner chercher d'autres sacs de poussière de roches, j'entends Julien hurler, fort, dramatiquement fort, de douleur, de douleur intense. Je monte posément les marches de notre split level (comprendre: je me garroche dans les escaliers en courant), pour trouver le pauvre ti-loup un genou coincé entre les barreaux de sa couchette. Il nous faudra deux paires de bras, une barre de savon, bien des caresses et une longue tétée pour consoler Julien, puis une autre tétée pour calmer Antoine qui hurlait sa sympathie à l'égard de son frère pendant toute l'opération.

Le reste de l'après-midi se passe en préparatifs pour passer un petit dix minutes dans la pataugeuse. C'est qu'il faut mettre les gars en couches de piscine, réchauffer l'eau avec des bouilloires d'eau chaude (pincez-moi quelqu'un je ne peux pas croire que nous sommes le 19 juillet!), trouver des jouets et des serviettes, mettre un fils à l'eau, aller chercher l'autre... (euh une seconde! je ne peux pas laisser Julien tout seul dans l'eau!) (alors il faut réussir à...), convaincre mon chum de surveiller Julien, aller chercher Antoine pour finalement constater que celui-ci a plus envie de regarder son géniteur travailler que de se baigner. Ensuite, je dois reprendre l'opération inverse tout en évitant que les garçons se salissent et ce, en se passant de l'aide du papa qui est reparti chercher une autre dizaine de sacs de poussière de roches! Tant pis, ils se saliront, au pire, je les replonge dans l'eau.

De toute façon, c'est la journée des bains. Après le souper des petits mutants (ils préfèrent le brocoli aux framboises, allez comprendre!), j'annonce à Papa au Carré que c'est l'heure du bain. Le temps qu'il arrive, mes deux mutants se sont transformés en machines à pleurer et s'accrochent chacun à l'une de mes jambes. J'ose à peine imaginer ce que feraient des triplés! Nettoie, habille, allaite, couche les bébés, part les mobiles puis voilà, il est déjà 20h00, nous n'avons toujours pas soupé et nous sommes crevés.

Conclusions de la journée? Papa au Carré a utilisé 24 sacs de poussière et ça n'a pas été suffisant, il retournera au Rona Bibeau une quatrième fois demain. Vous vous dites: ''Au moins, ils ont dû aller dans leur spa pour relaxer!''.

Mais non voyons, on est bien trop fatigués!

La parade des jumeaux 2009

18 07 2009

Aujourd'hui, le gag que j'ai le plus entendu consistait à s'approcher de son interlocuteur et à dire: '' ce sont des jumeaux?''.

J'ai vu les plus mignonnes petites jumelles dans une robe à fleurs qui saluaient tout le monde le long de la rue Ste-Catherine (les petites filles, pas les fleurs!), deux petits garçons dans un bain rempli de bulles d'ouates et deux hommes transportant une barque sur laquelle était écrit L'arche des jumeaux, la-dite barque contenait évidemment deux teddy bears, deux petits cochons, etc.

Ça a été toute une histoire simplement pour me décider à y aller. C'est qu'hier, nous avions eu une soirée ''filles dans un spa'' et nous étions couchés vraiment tard. Bref, ce matin, j'avais l'estomac tout barbouillé, le temps était gris et on n'aurait pas pu choisir pire moment du mois pour s'habiller en blanc. La totale.

Une heure avant l'heure limite, j'ai pris une douche et mon courage à deux mains et je me suis botté le derrière en me disant que je le regretterais sûrement si je restais à la maison. Finalement, le parapluie que j'avais apporté n'aura servi qu'à nous protéger du soleil, les gars ont dormi pendant toute la parade et pleuré beaucoup en l'attendant.

Je devais être l'unique maman qui était venue seule! On nous avait dit que seulement un parent pouvait marcher avec les bébés. Stupides que nous sommes! Je devais bien être la seule qui était seule avec ses bébés dans toute cette parade! De plus, comme il manquait de gens pour porter les structures, ils ont demandé à des gens de l'organisation de le faire... C'était... bizarre.

Un coup de gueule dans cette journée qui s'est, somme toute, bien déroulée. Quand j'ai dû aller récupérer ma voiture dans le garage souterrain ou elle était garée, mon chariot ne passait pas. Bon, le matin, ça n'avait pas été un problème mais ce soir, le stationnement était plein et les portes restaient closes. Un ''responsable'' m'a dit qu'il s'en occupait mais après l'avoir attendu 15 bonnes minutes, j'ai fini par défaire ma poussette avec l'aide d'un bon samaritain. Me laisser entrer aurait été trop simple; en plus de la place que j'aurais libérée, il n'aurait pas eu à supporter les sacarsmes que je lui ai lancés en sortant... Je déteste les complications inutiles!!

La gale, quelle galère!

Précédemment publié le 16 07 2009

Oui, vous avez bien lu!

Je sens que les italiques seront essentiels dans ce texte...

C'est vraiment dégoûtant; il a fallu traiter tout le monde, bébés compris! Ils étaient tout visqueux, leur père a même failli les échapper par terre. Et demain, c'est la grande corvée de lavage! ! je suis tellement enthousiaste, moi la femme de ménage parfaite!

Vous vous posez tous la grande question: à quel endroit a-t-elle pu attraper une maladie aussi honteuse? Eh bien sachez qu'il faut plusieurs conditions; du sable, un peu de chaleur (pas trop quand même, sinon je ne l'aurais certainement pas attrapée cette année!) et un contact étroit de la peau avec le dit sable.

Comme quand on a plein de sable dans les shorts à force de se lancer par terre pour attraper le ballon au Volleyball!! Voilà, vous savez tout maintenant!

AJOUT DU LENDEMAIN MATIN

Quel chaos ici ce matin!

Les garçons ont vraiment des petits picots rouges qui ressemblent à... ben ça! La chose, la bibitte là!!!

Il faut tout laver à l'eau chaude, ma laveuse est mieux de tenir le coup sinon...Je n'ose y penser! J'ai aussi dû laver les ti-loups pour éviter que le produit ne les contamine. Puis il fallait les empêcher de se mettre les mains dans la bouche ou les yeux. Dans les instructions, on suggère de leur mettre des mitaines. Des mitaines, ben oui! Très drôle! Ils n'ont probablement jamais essayé avec des enfants de cet âge qui portent tout à leur bouche et pour qui le summum du plaisir consiste à imbiber tout tissu laissé sans surveillance de leur bave immonde jusqu'à ce qu'on puisse le tordre!

(Que ferais-je sans italiques!)

mercredi 7 juillet 2010

Les choses que j'aurais aimé savoir avant d'utiliser un tire-lait

Au début, nous avons essayé de remettre les deux bébés au sein. Nous croyions que ça irait tout seul, mais les cinq jours à l’hôpital, les biberons et les tentatives infructueuses avaient dégoûté nos enfants du sein. L’emploi du tire-lait a sauvé mon allaitement, rien de moins. Par contre, la littérature sur le sujet n’est pas débordante et c’est la raison pour laquelle j’aimerais faire ici une liste des trucs et conseils qui m’ont été les plus utiles pour employer efficacement le tire-lait à long terme.
-Pour augmenter une production de lait avec le tire-lait, il faut l’utiliser plus souvent moins longtemps. Par exemple, regarder un film et exprimer son lait à toutes les annonces (ne pas choisir un film qui comporte moins de pauses publicitaires!).
-Essayer de reproduire les mêmes conditions d’utilisation d’une fois à l’autre. Par exemple, la même pièce (intime de préférence, vous pourrez l’utiliser quand il y aura de la visite!), les mêmes heures, la même routine. Dans mon cas, cela me permettait à la fin d’avoir des montées de lait simplement en regardant le tire-lait! Certaines femmes conservent des photos de leur(s) enfant(s)ou encore une couverture imprégnée de l’odeur de leur progéniture. Cela ne fonctionnait pas pour moi, je me vidais plutôt l’esprit (et les seins!) en écoutant des films de vampires (chacune son truc!)!
-Si vous désirez augmenter votre production tout en diminuant les risques d’engorgement, prendre une douche ou utiliser des compresses d’eau chaude quelques minutes avant la séance d’extraction. Un massage ressemblant à un auto examen des seins est également une très bonne idée avant comme pendant.
-Extraire son lait pendant environ quinze à vingt minutes. Si la quantité ne vous satisfait pas, essayez un peu plus tôt qu’à l’habitude, voire aussi vite que quinze minutes plus tard (auquel cas vous aurez mis votre tire-lait avec votre lait sans les tubulures au frigo). Ce truc vous permettra de suivre les poussées de croissance de votre bébé. Votre lait peut demeurer à la température de la pièce pendant huit heures environ.
- Laver soi-même son tire-lait ou en donner la responsabilité à une personne de confiance. Puisque vous l’utiliserez peut-être aussi souvent qu’aux deux ou trois heures, il importe qu’il demeure propre et ait le temps de sécher. Si une autre personne le fait, elle doit le laver dès que vous avez terminé sinon, votre tire-lait sera encore mouillé ou pire encore, sale la prochaine fois que vous en aurez besoin.
-Ne pas rester chez soi parce que vous pensez être gênée d’utiliser le tire-lait ailleurs. Les gens comprendront et feront tout en leur pouvoir pour vous faciliter la tâche. Il se pourrait même qu’ils vous expriment leur admiration pour ce que vous faites pour votre bébé. J’ai souvent réfrigéré mon lait lors de sorties resto avec mon conjoint. Vos bébés boivent bien au biberon, profitez de la situation et allez faire un tour aucinéma! Ils sont toujours hospitalisés? Ne vous compliquez pas plus la tâche que vous ne le devez, utilisez les ressources qui s’offrent à vous, comme par exemple le tire-lait de l'hôpital!
-Apprendre à utiliser un tire-lait mécanique ET l’expression manuelle. Cela pourrait être très utile en visite, si vous manquez d’électricité ou dans le cas où vous perdez ou abîmez une pièce de votre tire-lait. En deux mois, ce sont toutes des circonstances qui se sont produites pour nous!
-Prendre votre (ou vos) enfant dans vos bras lorsqu’il boit au biberon. Une grande partie des bénéfices que l’enfant retire de l’allaitement est due à la proximité qu’il partage avec sa mère. Votre conjoint voudra sûrement en profiter aussi pendant que son enfant ne boit pas encore au sein. Ses bras sont tout autant aimants que les vôtres, mais ne vous privez pas de ces bénéfices marginaux parce que vous vous sentez enchaînée à votre tire-lait et surtout, ne faites pas boire votre bébé couché sur le sofa ou dans son moïse; il mérite la chaleur des bras de ses parents.
Vous faites doublement ce qu’il y a de mieux pour votre enfant; il boit un lait conçu spécialement pour lui et en plus, vous conservez votre capacité à produire pour le moment où il sera prêt à reprendre le sein, c’est merveilleux!
Cette liste de conseils, j’aurais aimé la consulter avant de commencer mon allaitement. J’espère qu’elle saura répondre à vos besoins et que vous la ferez connaître aux couples qui s’engagent dans cette avenue.

mardi 6 juillet 2010

Le retour à la maison

Après la valse incessante des intervenants de l’hôpital, j’appréhendais le retour à la maison, tout autant que je l’anticipais. L’intensité de la vie avec des jumeaux nous a rapidement dépassée. Je suis revenue à la maison épuisée, vidée de toute énergie à un point tel que mon conjoint avait l’impression d’avoir trois bébés. Ces premières semaines sont vagues dans mes souvenirs. Il me semble que je ne faisais que tirer mon lait, passer du temps avec mes enfants et tenter de dormir. Je dis bien, TENTER de dormir. En effet, dans les premiers temps, tout comme dans mon ventre, nos enfants semblaient être incapables de dormir en même temps. Comme si celui qui dormait se laissait aller sachant que son frère veillait sur lui. Ajoutez à cela que j’avais souffert d’insomnie les deux derniers mois de ma grossesse et que j’avais tout juste réussi à respecter l’ordre de ne pas accoucher avant la fin des rénos. Les effets sur notre sommeil ont été dévastateurs.

J’avais toujours faim, j’étais insatiable et si Pascal avait compris qu’il devait cesser de m’appeler affectueusement son petit béluga échoué (sic), en revanche il me traitait souvent d’ogre allaitante (re-sic). Nous en avons mangé des spaghats, de la lasagne, du pâté chinois et autres mets de four chauds. Je n’aspirais qu’à une belle salade grecque double portion avec un petit sauté au tofu frais fait! Malgré cela, les soupes ont continué d’affluer jusqu’à ce que nous soyons en mesure de cuisiner nous-mêmes. Je sais que je ne devrais pas me plaindre d’avoir reçu trop d’aide et qu’à cheval donné, on ne regarde pas la bride mais… quand je me suis pesée au retour de l’hôpital, j’étais déjà revenue à mon poids d’avant grossesse. Ce n’est que deux mois et demi plus tard, quand j’ai finalement eu un peu plus de temps pour moi que j’ai enfin pu reprendre un peu de poids. Bizarrement, c’est grâce à ces 10 livres en plus que j’ai réussi à regagner un peu d’énergie pour m’entraîner et passer à travers mes journées.


Les premiers jours

Les infirmières avaient arrêté de prendre ma pression à partir de mon entrée en salle d’op et celle-ci s’était emballée sans que personne ne s’en rende compte. J’ai donc fait une pré éclampsie avec complications (un HELLP syndrom). J’ai dû faire venir le nouveau papa de la pouponnière. À cause de notre entente, il savait que cela signifiait que ça n’allait pas pour moi mais tout ce qu’il trouvait à me dire pour me réconforter était que les enfants allaient bien. C’est cruel à dire, mais je m’en balançais parce que je le savais, ma paranoïa de grossesse s’étant envolée avec leur arrivée. J’ai ensuite été transférée aux soins intermédiaires où l’on m’a remise sur pieds en deux jours. Enfin, sur pieds, c’est vite dit. Disons que quand j’ai pu m’asseoir j’ai été très fière de moi. Je n’ai pas grand-chose à écrire sur ces deux jours. Je me suis abandonnée aux mains expertes du corps médical, un MP3 vissé sur les oreilles. On m’a ramené mes bébés le lendemain matin seulement, à coups de 15 minutes et toujours un par un.

C’était quand même trop tard pour eux puisque l’on avait commencé à leur donner des biberons de lait maternisé. Sur le coup, j’étais trop dans les vaps pour m’en formaliser mais quand j’ai pris conscience que cela mettait en jeu mon allaitement, j’ai utilisé le peu d’énergie que j’avais pour tirer mon lait.

Au début, je n’arrivais même pas à me pencher vers l’avant pour faire fonctionner le tire-lait. Mais comme ma pression était toujours très haute, je n’arrivais à tirer qu’une goutte ou deux à la fois, ce n’était donc pas trop grave. Vers la fin de la troisième journée de vie de mes fils, j’ai extrait 10 ml, puis 15 ml. Quelle fierté j’ai ressentie quand leur biberon a été composé exclusivement de mon lait! Grâce au tire-lait, ma montée laiteuse n’a pas été trop pénible, mais ma déception était grande de voir que je n’arrivais toujours pas à les mettre au sein. Les infirmières et les conseillères en allaitement se succédaient, souvent avec des opinions contradictoires et ne réalisant pas la fatigue extrême que je ressentais. Toutes voulaient être là à chaque fois que j’essayais alors qu’au fond, tout ce à quoi j’aspirais était un moment tranquille en peau à peau ou l’on aurait pu faire un essai à l’abri des étrangers. Je regrette de ne pas avoir réussi à créer ce moment dans les premiers jours. La suite aurait peut-être été plus facile…

L'accouchement

La veille du party de la St-Jean, je me suis éveillée avec une bonne crise de colon irritable. Ce qui était bizarre, c’est que les contractions aggravaient beaucoup cette douleur. Trente-six livres plus tard, j’en étais à ma 34e semaine de grossesse et je ne réalisais pas que j’étais en train d’accoucher. J’avais souvent eu des contractions régulières et étant habituée aux douleurs intenses que peuvent causer un intestin irritable, je ne m’inquiétais donc pas. Je prenais les contractions à quatre pattes sur les divans, debout, accroupie et allais marcher dehors de temps en temps. Je m’oxygénais bien tout en préparant ma valise pour l’hôpital. Nous nous y rendions à cause de mes pertes sanguines et pas parce que j’allais accoucher. Instinctivement, j’appliquais la meilleure recette pour un accouchement sans douleur. Le matin, j’étais aux 8 minutes. Quand nous sommes partis, j’étais aux 5 minutes et sur le pont Champlain, quand Papa au Carré a constaté que j’étais au 3-4 minutes, il a appuyé sur l’accélérateur en disant que s’il se faisait arrêter, nous ferions semblant que j’accouchais. Je l’ai trouvé très drôle.

Il était midi quand nous sommes arrivés à l’hôpital et Papa au Carré m’a laissée monter seule pour aller garer la voiture. Arrivée au poste, les contractions se pointaient aux 2-3 minutes, l’infirmière de garde m’a même crue quand je lui ai dit que je ne venais certainement pas pour accoucher. Sous moniteur, j’avais maintenant des contractions aux 90 secondes mais je persistais à croire que c’étaient des Braxton-Hicks. Ils ne m’ont examinée qu’une heure et demie après mon arrivée et j’étais dilatée à 5+. Je me souviens avoir demandé ce que cela voulait dire. La gynéco m’a gentiment répondu que cela signifiait que je tiendrais mes enfants dans mes bras ce soir. Ma naїveté s’est brutalement effondrée à cet instant même et j’ai hoqueté un unique sanglot discret.

Je ne comprenais pas pourquoi je ne me tordais pas de douleur comme dans les Filles de Caleb ou tous ces films qui réussissent à faire baisser la natalité au Québec. Tout se déroulait si bien pour moi que j’ai téléphoné à ma copine Zaby pour prendre de ses nouvelles. Je ne voulais pas être au lit ou aller aux toilettes en chaise roulante mais on m’y obligeait. Sur le coup, j’ai cru que c’était parce que j’étais sous moniteur mais quelques jours après, j’ai deviné que c’était parce que ma pression était vraiment trop haute. Croyant que les accouchements de jumeaux se déroulaient plus lentement que pour des singletons, j’ai par trois fois refusé l’épidurale pour l’accepter de mauvaise grâce à 17h15. Mon médecin et moi en avions ainsi convenu dans l’éventualité où je doive subir une césarienne. À 18h00, j’annonçais à une infirmière sceptique que j’avais crevé les eaux ET que j’étais prête à pousser. Quinze longues minutes après (oui, QUINZE minutes), une gynéco a lancé : "Elle est complète, allez préparer la salle d’op. ". Après de multiples excuses et 25 minutes où il était question de deux autres mamans complètes, on m’a enfin permis de pousser.

Je me permets une courte parenthèse ici pour spécifier que mon accouchement a représenté un moment clef de ma vie alors que j’ai réalisé que je pouvais faire confiance à mon corps. J’ai accueilli les vagues de douleur avec sérénité. Je ne l’ai jamais repoussée, au contraire, la douleur était pour moi comme le signe que j’étais en vie et que mes enfants devenaient la chair de ma chair dans ce que cela peut représenter de plus profond. Personne ne m’avait dit que l’on pouvait vivre ce moment d’une façon si belle et en même temps si terre-à-terre. Je me sentais entourée de l’amour de mon conjoint, des encouragements des infirmières mais en même temps, j’étais seule dans ma bulle avec mes bébés. Et cette force tranquille, cette assurance que j’y arriverais m’a portée jusqu’à la fin. J’ai passé des jours à revivre ces moments extraordinaires pour moi. Mon seul petit (tout petit) regret a été de n’avoir pu le vivre complètement à cause de cette épidurale qui m’empêchait de tout sentir. Antoine est arrivé après dix minutes de poussées, on a à peine pu le poser sur mon ventre tant son cordon était court. Je n’oublierai jamais ce petit bébé tout blanc, recroquevillé sur sa maman. Il a poussé un unique et bref cri avant de m’être enlevé puis ramené tout enrubanné.

Cinq minutes plus tard, Julien s’est présenté par le poing, en Superman et un instant, la césarienne a été envisagée. Heureusement, la gynéco n’a eu qu’à lui chatouiller les pieds pour qu’il rentre sa petite main. Et trois poussées plus tard, notre petite boule d’amour était parmi nous, aussi rouge que son frère était blanc. Les deux bébés allaient bien et le personnel médical bourdonnait d’activité autour de nous. Malgré leur relative prématurité Antoine pesait 4 livres et demie et Julien un gros 5 livres. Après une heure de vie familiale intense, nos ti-loups ont été emmenés à la pouponnière. Suivant une entente préalablement établie entre mon conjoint et moi, il est allé avec eux afin de les rassurer et de leur parler. C’est à ce moment que tout a basculé pour moi.

Les affres de l'attente

De rendez-vous en rendez-vous, je ne prenais pas de poids et mon ventre ne s’arrondissait toujours pas malgré toutes les heures passées à m’extasier devant les petits clapotis que faisaient mes enfants dans ma bedaine. Ils étaient pour moi comme un témoignage précieux, une preuve claire de ce double contenu que je portais. Je les sentais si distinctement remuer que j’ai commencé dès lors à développer une relation différente avec chacun d’eux et par le fait même, à culpabiliser de l’attention donnée à l’un ou à l’autre. Julien avait un nom mais pas le bébé numéro un. Numéro un avait un parrain/marraine, par contre. Qu’est-ce qui était plus important? Et j’arrivais à faire bouger numéro un, mais pas Julien. Est-ce que je ne m’en faisais pas plus pour Julien que pour son frère? Et c’était ainsi à chaque jour. En fait, je confesse ici quelque chose de très intime pour la mère en moi… C’est encore ainsi, mais j’ai appris à vivre avec ce sentiment. Le fait est que je n’ai pas la même relation avec chacun de mes enfants. Et bébé numéro un, après avoir entendu Laurent-Matthias-Loϊc-Thierry-Xavier, se prénomme maintenant Antoine. Cela peut-il déranger son développement comparativement à Julien qui a toujours porté ce prénom? Je blague… un peu.

Vers le dernier trimestre de ma grossesse, je me suis mise à faire des cauchemars pas possibles dans lesquels mon utérus disproportionné s’amusait à me cracher non pas un, ni deux et encore moins trois bébés mais bel et bien quatre rejetons. Je rêvais aussi que je ne me souvenais pas de leur naissance et que l’on m’apportait deux gros bébés déjà élevés. Mais la pire de ces fantaisies nocturnes est définitivement l’hospitalisation de l’un d’eux à Ottawa alors que l’autre était traité à Matane! Je passais tout mon temps sur la route et une fois arrivée à l’hôpital de l’un, je reprenais le volant pour voir l’autre! Les psychanalystes en herbe vous expliqueront qu’en fait, j’appréhendais la double arrivée bénie et que je ne me croyais pas capable de donner toute l’attention que méritent de tels trésors.

Je n’ai commencé à prendre du poids qu’à la 21e semaine. Exit le mythe de la femme enceinte de jumeaux qui prend 80 livres et roule jusqu’au frigo pour se gaver de crème glacée aux pickles. Les nausées des premiers mois ont vite été remplacées par un utérus qui me donnait la sensation d’être à satiété après deux bouchées. À la 27e semaine, je recevais mon congé préventif. À la 30e, j’avais déjà l’air d’être sur le point d’accoucher. J’avais des contractions depuis la 16e semaine et ma pression artérielle commençait à s’élever doucement. Mes bilans PE (pré éclampsie) revenaient toujours négatifs, pas d’inquiétudes de ce côté-là. Par contre, depuis le 4e mois, j’avais beaucoup de mal à me déplacer. Au cours des nombreuses virées dans les centres de rénovation que nous avons faites, nous avons appris à choisir ceux qui possédaient une chaise roulante, car le hobby de mon conjoint s’était transformé en frénésie. Toutes les rénos se devaient d’être complétées à l’arrivée des enfants, pas question de laisser la moindre moulure en plan! J’avais ordre de ne pas accoucher avant que tout soit terminé. Et lui de travailler comme un fou, de cesser l’entraînement et les soirées souper-ciné. Les dites soirées n’étant plus si agréables depuis que je me dandinais aux toilettes à toutes les demi-heures, cela ne me dérangeait pas trop.

L'annonce

Les deux mots que j’ai le plus entendus dans la dernière année sont ‘’Bon courage!’’. Nous trouvons que c’est un peu inapproprié dans les circonstances puisque que dans la notion de courage, il existe un élément de choix. Nous répondons donc que nous avons voulu en laisser un à la pouponnière mais que puisque nous sommes SI courageux, nous sommes repartis avec les deux. Je vous accorde que devant l’air que prennent nos interlocuteurs, nous devons souvent ajouter que c’est une blague.

J’ai découvert que j’attendais des jumeaux à la 8e semaine de ma grossesse, lors d’une échographie visant à rassurer la future maman paranoïaque que j’étais (j’utilise l’imparfait parce que ma paranoïa s’est quelque peu résorbée depuis notre retour à la maison après leur naissance: je n’ai plus de temps pour ça!). J’entends encore la technicienne nous dire, sans aucune pitié, préparation ou subtilité : "il y en a plus qu’un". Nous l’avons su à l’instant même où cette femme l’a prononcée; cette petite phrase allait bouleverser notre vie. On devrait donner une formation à tous ces gens, vous ne croyez pas? Le ton banal, comme si ça lui arrivait tous les jours, le visage inexpressif. Bon, c’est peut-être son cas, mais ce n’était pas le nôtre. Selon mon conjoint (et je dois me fier à lui pour vous décrire la suite puisque mes souvenirs de cet instant sont vagues et confus), je me suis mise à marmonner une suite illogique de mots ou il était question de cœur qui battait, de jumeau, mon amour ce sont DES jumeaux, t’as entendu la dame?

Extérieurement, il semblait bien prendre la chose, mais intérieurement, le futur papa se livrait à une série de calculs et se projetait une année plus tard, les bras chargés comme un mulet, en train de se livrer à son hobby, la rénovation. Tout compte fait, il a bien pris la chose si je le compare à moi.

La pauvre technicienne elle, tentait de déterminer l’amniocité, c’est-à-dire qu’elle cherchait la seconde membrane qui nous confirmerait que nos enfants auraient chacun leur placenta. Ce n’est pas à cause de mon babillage intempestif mais elle ne l’a jamais trouvée, malgré tous les collègues qui sont venus lui prêter main forte. Son absence allait nous causer bien des maux de tête…

Bienvenue sur mon nouveau blogue!


Je suis contente de voir que vous me rendez visite. Que vous soyez un nouveau visiteur ou un habitué de mon ancien blogue, sachez que je considère votre venue comme un privilège. N'hésitez pas à laissez vos commentaires ou questions, ce sera pour moi un immense plaisir de vous lire.

J'ai créé mon vieil espace Jumeaux_rénos_dodo il y a presque un an et le temps est venu de passer à quelque chose d'un peu plus efficace, flexible et surtout... anonyme.

À l'origine, je désirais partager avec les futurs ou nouveaux parents de muliples ce qui nous avait semblé une expérience hors de l'ordinaire et pour laquelle peu de ressources étaient disponibles. Je pensais écrire quelques textes, filer quelques tuyaux et retourner travailler, mais je me suis découvert une âme de pure bloggueuse; une petite vite insignifiante, une recette intéressante, une réflexion sur mon compost, je trouvais toujours quelque chose à raconter.

Je n'abandonne pas mon ancienne mission de tenter d'expliquer ce qu'est être parent de jumeaux et c'est la raison pour laquelle je commence ce blogue en reprenant quelques textes de l'ancien. Par la suite, je poursuivrai en décrivant notre quotidien de banlieusards, mes réflexions sur tout ou rien, les dernières prouesses de ma marmaille double.

Bonne lecture!