mardi 6 juillet 2010

L'annonce

Les deux mots que j’ai le plus entendus dans la dernière année sont ‘’Bon courage!’’. Nous trouvons que c’est un peu inapproprié dans les circonstances puisque que dans la notion de courage, il existe un élément de choix. Nous répondons donc que nous avons voulu en laisser un à la pouponnière mais que puisque nous sommes SI courageux, nous sommes repartis avec les deux. Je vous accorde que devant l’air que prennent nos interlocuteurs, nous devons souvent ajouter que c’est une blague.

J’ai découvert que j’attendais des jumeaux à la 8e semaine de ma grossesse, lors d’une échographie visant à rassurer la future maman paranoïaque que j’étais (j’utilise l’imparfait parce que ma paranoïa s’est quelque peu résorbée depuis notre retour à la maison après leur naissance: je n’ai plus de temps pour ça!). J’entends encore la technicienne nous dire, sans aucune pitié, préparation ou subtilité : "il y en a plus qu’un". Nous l’avons su à l’instant même où cette femme l’a prononcée; cette petite phrase allait bouleverser notre vie. On devrait donner une formation à tous ces gens, vous ne croyez pas? Le ton banal, comme si ça lui arrivait tous les jours, le visage inexpressif. Bon, c’est peut-être son cas, mais ce n’était pas le nôtre. Selon mon conjoint (et je dois me fier à lui pour vous décrire la suite puisque mes souvenirs de cet instant sont vagues et confus), je me suis mise à marmonner une suite illogique de mots ou il était question de cœur qui battait, de jumeau, mon amour ce sont DES jumeaux, t’as entendu la dame?

Extérieurement, il semblait bien prendre la chose, mais intérieurement, le futur papa se livrait à une série de calculs et se projetait une année plus tard, les bras chargés comme un mulet, en train de se livrer à son hobby, la rénovation. Tout compte fait, il a bien pris la chose si je le compare à moi.

La pauvre technicienne elle, tentait de déterminer l’amniocité, c’est-à-dire qu’elle cherchait la seconde membrane qui nous confirmerait que nos enfants auraient chacun leur placenta. Ce n’est pas à cause de mon babillage intempestif mais elle ne l’a jamais trouvée, malgré tous les collègues qui sont venus lui prêter main forte. Son absence allait nous causer bien des maux de tête…

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