mardi 6 juillet 2010

Les premiers jours

Les infirmières avaient arrêté de prendre ma pression à partir de mon entrée en salle d’op et celle-ci s’était emballée sans que personne ne s’en rende compte. J’ai donc fait une pré éclampsie avec complications (un HELLP syndrom). J’ai dû faire venir le nouveau papa de la pouponnière. À cause de notre entente, il savait que cela signifiait que ça n’allait pas pour moi mais tout ce qu’il trouvait à me dire pour me réconforter était que les enfants allaient bien. C’est cruel à dire, mais je m’en balançais parce que je le savais, ma paranoïa de grossesse s’étant envolée avec leur arrivée. J’ai ensuite été transférée aux soins intermédiaires où l’on m’a remise sur pieds en deux jours. Enfin, sur pieds, c’est vite dit. Disons que quand j’ai pu m’asseoir j’ai été très fière de moi. Je n’ai pas grand-chose à écrire sur ces deux jours. Je me suis abandonnée aux mains expertes du corps médical, un MP3 vissé sur les oreilles. On m’a ramené mes bébés le lendemain matin seulement, à coups de 15 minutes et toujours un par un.

C’était quand même trop tard pour eux puisque l’on avait commencé à leur donner des biberons de lait maternisé. Sur le coup, j’étais trop dans les vaps pour m’en formaliser mais quand j’ai pris conscience que cela mettait en jeu mon allaitement, j’ai utilisé le peu d’énergie que j’avais pour tirer mon lait.

Au début, je n’arrivais même pas à me pencher vers l’avant pour faire fonctionner le tire-lait. Mais comme ma pression était toujours très haute, je n’arrivais à tirer qu’une goutte ou deux à la fois, ce n’était donc pas trop grave. Vers la fin de la troisième journée de vie de mes fils, j’ai extrait 10 ml, puis 15 ml. Quelle fierté j’ai ressentie quand leur biberon a été composé exclusivement de mon lait! Grâce au tire-lait, ma montée laiteuse n’a pas été trop pénible, mais ma déception était grande de voir que je n’arrivais toujours pas à les mettre au sein. Les infirmières et les conseillères en allaitement se succédaient, souvent avec des opinions contradictoires et ne réalisant pas la fatigue extrême que je ressentais. Toutes voulaient être là à chaque fois que j’essayais alors qu’au fond, tout ce à quoi j’aspirais était un moment tranquille en peau à peau ou l’on aurait pu faire un essai à l’abri des étrangers. Je regrette de ne pas avoir réussi à créer ce moment dans les premiers jours. La suite aurait peut-être été plus facile…

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