vendredi 12 avril 2013

Oprah... et moi

Je n'aurais jamais, jamais pensé intituler ainsi un de mes billets un jour. Cependant, prise de conscience oblige, j'ai décidé ce soir de rendre à Oprah ce qui est à Oprah.

À moins d'habiter dans une cabane sans électricité au fond d'un rang, peu de Québécois ont pu passer à côté de la venue d'Oprah à Montréal. Hier, j'étais un brin (le mot est faible!) saturée d'entendre ''Oprah a changé ma vie!'', ''Quelle femme d'affaires extraordinaire.'', ''C'est la personne que j'admire le plus au monde!''. Mes chaînes de radio préférées semblaient s'être donné le mot pour oublier que sa venue au Centre Bell sert surtout à mousser Oprah/la marque, qui ne rencontre pas les succès espérés. La gigantesque opération séduction du Bulldozer/Oprah fonctionnait à plein régime en après-midi et je confesse que je ne pouvais m'empêcher de trouver ça... quétaine au possible. Cheesy. Kitch, quoi! Soooo 90's. 

Puis j'ai eu une seconde de conscience intense, un souvenir aigu d'un moment précis de ma vie. Je suis dans le début vingtaine, une universitaire habitant un petit appartement sombre de Montréal, célibataire, fatiguée d'étudier sans trop savoir ce que je veux et encore moins comment l'obtenir. Je regarde un des deux seuls postes de télévision dans mon salon trop blanc. Probablement dans une ultime tentative pour trouver l'inspiration et finir la rédaction d'un enième travail de mi-session. Et c'est Oprah qui reçoit une invitée que je ne connais pas. Je n'ai plus aucun souvenir de l'invitée, sinon que c'était une femme. Je me rappelle  seulement de ce que dit Oprah. C'était un de ses monologues enflammés classiques, mais il m'est rentré dedans comme un boulet et m'a apporté une des plus grandes prises de conscience de mon existence. 

Dans la vie, pour avancer, pour se réaliser, il faut déterminer quel est notre but ultime et faire en sorte que chacune des actions que l'on pose nous y mène. 

Du grand Oprah, n'est-ce pas? 

Mon but, aie-je réalisé à cet instant précis, c'était de devenir la meilleure maman possible pour mes enfants pas encore nés. 

Je n'avais pas en tête d'apprendre à cuisiner les meilleurs pâtés chinois pour ma progéniture, ni de faire un salaire faramineux afin de leur faciliter la vie, encore moins d'arrêter de sacrer ou d'apprendre à parler quatre langues. Non, mon objectif, à partir de là, a plutôt été d'essayer de devenir le meilleur modèle possible pour eux.

Depuis toute petite, j'ai toujours été exigeante envers moi-même, sans jamais me poser beaucoup de questions, m'investissant tout autant dans le piano (que j'adorais) que dans les mathématiques (qui me donnaient plus de fil à retordre). Mais avec un but ultime en tête, tout s'emboîtait mieux, les décisions se prenaient plus rapidement, je perdais moins mon temps en tracasseries inutiles, je me sentais sur mon ''X'' et rencontraient automatiquement des gens qui y étaient. Je n'avais plus la sensation d'attendre que quelque chose arrive pour vivre puisque j'étais en train de le vivre... J'ai lu beaucoup, j'ai habité à l'étranger, ailleurs est devenu ici, j'ai appris à moins juger, j'ai étudié fort, je suis allée à la rencontre des autres, j'ai vécu pleinement. Lorsque mes enfants sont nés, j'étais sûrement loin d'être la meilleure mère au monde, mais j'étais convaincue d'être devenue la meilleure maman possible pour eux comme j'étais sûre que c'était le meilleur papa possible qui s'occupait d'eux.

Oprah a changé ma vie à moi aussi. Elle a su me toucher, m'aider à un moment de ma vie où j'en avais besoin. Peut-être que c'est quétaine, kitch, cheesy et c'était certainement trèèèèès 90's... Mais c'est quand même elle qui a su donner ce coup de pouce à ma vie.

 À cette femme extraordinaire, une auditrice reconnaissante souhaite donc simplement Bonne opération marketing!

Ah, et au fait, grâce aux petites oreilles qui m'entourent, j'ai même arrêté de sacrer...





Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire