mercredi 20 mars 2013

Spendeurs et misères de l'écriture

Évolution: de 1989 à 2013...
Le deux centième message, c'est lui. J'ai du mal à y croire. Un peu comme lorsqu'à quatorze ans, j'étais arrivée à remplir toutes les pages de mon premier journal intime. À l'époque, les mots comme les sujets me venaient au fur et à mesure que je rédigeais. Pas de touche Retour, puisque j'écrivais d'un trait et directement au stylo, bien sûr. Quelques ratures ici et là, la plupart pour corriger les fautes. Sans grande censure, j'y parle vraiment de tout et de rien. Le journal de mes 12 à 16 ans est un vide-poche de l'esprit, un instantané de celle que j'étais à l'époque. Puis, jeune adulte, j'y lis de grandes réflexions sur la vie, mes espoirs, mes craintes, mes frustrations... Aujourd'hui, j'apprécie prendre le temps de réfléchir à un sujet pendant la journée, puis le soir, m'asseoir et le rédiger. En fait, je ne me leurre pas, la moitié du plaisir est à présent dans la réflexion qui m'amène à écrire, tout l'inverse du journal de mon adolescence.

La forme du journal personnel, nul n'en sera surpris, a commencé pour moi après la lecture du Journal d'Anne Frank. Un peu délaissée durant mes années d'étudiante, au profit de nouvelles ou de travaux universitaires, c'est grâce à mon blogue que j'ai renoué avec le style il y a déjà un peu moins de quatre ans... En fait, plus j'y réfléchis, plus je trouve qu'il ne devrait rien y avoir de surprenant à ce que je vous aie écrit 200 billets depuis mes débuts. Ce qui est étonnant, c'est plutôt que j'aie réussi à surmonter ma pudeur et à les publier.

Dans le passé, rares étaient les personnes à qui je faisais lire mes écrits. Et encore, je triais soigneusement ce que je montrais. Aujourd'hui, j'affiche plutôt une tendance maladive à surcorriger et une censure frisant l'extrême, surtout considérant que je ne vous relate rien de ma ''trépidante'' vie nocturne, me concentrant ''seulement'' sur  les dernières frasques de ma progéniture ou sur mes plus avouables gaffes et encore! sous pseudonyme. Il faut quand même comprendre qu'à l'âge qu'ont mes jumeaux, on (mis pour la société) commence à attendre de moi que je redevienne la super-woman que j'étais avant de tomber enceinte, avec en prime la cuisine bio et les bricolages recyclés. Et j'en suis encore loin, plus proche de Gaston Lagaffe que de la maîtresse de maison idéale! Ajoutons que les garçons commencent à développer une personnalité plus stable, dont ils conserveront sans doute des traces à l'âge adulte. Je me vois mal vous faire rire avec leurs côtés colérique, sensible ou têtu. Et si mes futures brus tombaient sur mon blogue dans vingt-cinq ans et qu'elles leur jetaient à la tête que même petits, ils avaient une tête de mutant affecté par les gaz de schiste ou que leur caractère est digne de la star internationale Éric Salvail, tel que consigné par leur mère quand ils avaient quatre ans? 


Censure familiale oblige, je parle donc de plus en plus de moi et de moins en moins des jumeaux. C'est je trouve, à la limite du narcissisme et plus ou moins intéressant... 

Ce soir, je suis pour la première fois allée au Club d'écriture de ma ville, où j'ai pris plaisir à écrire sans le traditionnel ''je'' qui accompagne chacun de mes textes depuis trop longtemps. C'est... comment dire... reposant. Oui, reposant pour l'esprit de se mettre un peu de côté pour adopter le point de vue d'un personnage. 

Mais n'ayez crainte, chers lecteurs, presque un quart de siècle à consigner mes réflexions, c'est une habitude difficile à perdre. Et de la même façon que je n'ai jamais arrêté d'écrire au stylo, je n'ai pas du tout l'intention de délaisser ce blogue. Après tout, les rénos de ma maison sont loin d'être finies! 



2 commentaires:

  1. "Mais n'ayez crainte, chers lecteurs, presque un quart de siècle à consigner mes réflexions, c'est une habitude difficile à perdre. " ah me voilà rassurée ;-)
    Sylvie

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  2. Merci Sylvie, fidèle lectrice de mes débuts.

    ;-)

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