samedi 2 février 2013

Le jour de la marmotte

J'ai vu mon ombre aujourd'hui!
Je suis une marmotte. Une vraie. Née en février, j'adore me prélasser dans mon lit au réveil. Je sais que c'est incompatible avec la vie de jeune maman, mais ce matin, grâce à Papa au Carré et à l'incomparable Diego, j'en ai bien profité. Puis, pendant que mon chum travaillait à ma future salle de lavage, j'ai traîné les jumeaux au Parc du Mont St-Bruno où nous avons cherché des marmottes.

Note à ma mère: Oui, je sais que je ne devrais pas dire MA salle de lavage, mais ton gendre ne comprend même pas l'utilité d'avoir autre chose qu'une laveuse, une sécheuse et du savon à lessive. Donc, MA salle de lavage (contenant NOS électros) représente des heures de négociations et elle sera, je l'espère, merveilleuse. Petite, mais pratique. 

Aucune trace de bêtes à poils aujourd'hui au Mont St-Bruno. Seulement moi, Marmotte Enjouée, et... ? Comme j'ai vu mon ombre, préparez-vous à vivre encore 6 semaines de froid hivernal!

Un de mes films préférés est justement Le jour de la marmotte. Chaque fois que je l'écoute (et je m'en confesse, je l'ai beaucoup écouté) je ris, je tombe sous le charme de Bill Murray, puis je finis par réfléchir aux implications d'un jour sans fin.

Dans ce film de 1993, Phil Connors (Murray), un reporter se rend chaque année à Punxsutawney afin de réaliser un reportage sur la prédiction de Phil la marmotte. Verra-t-elle ou ne verra-t-elle pas son ombre? Seulement voilà, pris dans la petite ville à cause d'une tempête de neige, notre héros se réveille le lendemain pour se rendre compte qu'il vit encore une fois la même journée que la veille. Le surlendemain est également un 2 février et tous les jours suivants. On le voit tout d'abord profiter de la situation, puis déprimer et kidnapper la marmotte avant de tenter plusieurs fois et sans succès de s'enlever la vie avec elle. Peine perdue, des centaines de jours s'écoulent, avec chaque matin, toujours la même chanson (I Got You Babe de Sonny and Cher) annonçant le retour du Jour de la marmotte...

Je ne vous livre pas la fin, d'autant plus que vous l'avez probablement déjà vue et/ou que vous aurez deviné qu'elle est heureuse. D'ailleurs, pour les nostalgiques, je suis certaine qu'au moins une chaîne de télévision a programmé ce film-culte pour ce soir.

Nous avons tous des parties de notre vie qui nous semblent être un jour de la marmotte. Mes lecteurs qui sont parents me comprendront sans doute. Et, je m'avance trop peut-être, les parents de jumeaux encore plus. Remarquez, n'ayant aucun petit singleton à élever ici, je suis dans l'incapacité de comparer.

Reste que les couches à mettre, à enlever, le lave-vaisselle à remplir, à vider, les bébés à habiller, à déshabiller, à attacher, à détacher, l'épicerie, le ménage, les consignes à répéter, fais ceci, ne fais pas cela... c'est le Jour de la marmotte de plusieurs; il est tellement facile de s'y laisser entraîner. Surtout lorsque nos enfants sont petits. On a l'impression que rien ne progresse, que tout est à recommencer. Et dans mon cas, c'était vrai, tout était toujours à faire en double. Puis oh! les petits miracles ont commencé à s'enchaîner; une nuit de sommeil de 6 heures, un peu moins de couches à changer, les premiers mots, l'entrée en garderie, le sevrage. Finalement, je me suis rendue compte que j'étais nostalgique de ce temps où ils étaient si petits que je pouvais sans peine les coucher tous les deux sur moi pour dormir bien au chaud sur le sofa. Et dans deux jours, imaginez, j'irai inscrire mes bébés à l'école. À l'école!!

D'un côté, l'idée d'un jour sans fin est séduisante; pas de nouvelles rides ni de nouveaux bourrelets, rien à craindre de la mort, pas besoin de police d'assurance ni de consulter la météo, la possibilité de développer ses talents, ses connaissances à l'infini, de faire le bien, de prévenir les accidents, de rendre les autres heureux, de vivre entourée d'un éternel Complexe d'Oedipe au Carré... Alors que d'un autre côté, ne pas voir ses enfants vieillir, évoluer, les saisons changer, ne pas devenir grand-mère... Nah!

Allez, fin de la pause-blogue, j'ai une montagne de vaisselle qui m'attend, du linge à plier, de la poussière de plâtre à essuyer, des câlins à recevoir, des bisous à donner, des bricolages et un souper à préparer...


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