vendredi 3 mai 2013

Bonheurs en série

Et non pas le bonheur de faire les séries...

C'est plutôt d'une suite de petites joies vécues successivement hier dont j'avais envie de vous parler.

Tout a commencé avec un téléphone qui n'a pas sonné. Avec la météo annoncée, et conformément à la loi de Murphy, j'étais honnêtement convaincue qu'on m'appellerait pour faire de la suppléance. Et non, le téléphone est demeuré muet ce qui m'a donné une journée à moi, rien qu'à moi... et surtout de la plus belle façon... imprévue! Pour enfin profiter des rayons du soleil et jardiner tranquillement... Pas d'enfants, pas de moustiques! Ça ne m'était pas arrivée depuis... oh depuis au moins aussi longtemps que j'ai des enfants!

Une fois les jumeaux casés portés à la garderie, je me suis donc attaquée à mon champ de pissenlits. J'adore les pissenlits, comprenez-moi. C'est tout mignon au printemps et ça fait de magnifique bouquets... (qui sèchent en une journée puis tachent le mains pendant 48 heures... mais ça...) Les arracher me procure un sentiment de satisfaction difficile à battre. ''Tiens-toi, tes feuilles pis ta grosse racine, vous n'embêterez plus jamais mon gazon pratiquement inexistant. Puis en plus, je t'ai arraché avant la floraison. Ha HA!'' Avouez que vous ne connaissiez pas Maman au Carré si vindicative! Bof, rassurez-vous, je n'ai que quelques minutes de fiel à déverser sur mes malheureuses fleurs, ensuite, mon esprit se met à vagabonder. L'arrachage de pissenlits en solitaire est encore une des seules activités qui me laissent penser... et j'adore ça, réfléchir tranquillement...

Au petit matin, comme à chaque année, j'avais pris la résolution de garder mes gants et d'utiliser mes outils le plus possible pour jardiner, afin de préserver la peau de pêche de mes mains et le corail de mes ongles (sic!). Au bout de quinze minutes, j'étais assise sur la pelouse quatre brins d'herbe et des mauvaises herbes et j'avais envoyé valser mon arracheur à pissenlits. Après trente minutes, j'y allais à mains nues et sans remords. De toute façon, la terre avait déjà pénétré sous les ongles et commençait à s'incruster dans les plis de mes doigts. Une excuse vite trouvée: malgré toute l'utilisation que je fais du clavier, j'ai encore la bosse de l'écrivain sur le majeur, je peux bien avoir des mains de jardinière pour encore un été! Le contact de la terre avec la peau, c'est un petit bonheur sensuel (maintenant) inavoué pour moi...

À l'heure du midi, le temps avait filé si vite que je me pensais encore le matin. Petite pause le temps d'une belle salade printanière (je fais ce que je peux avec les tomates que j'ai). Je regarde mes courriels et j'y lis des mots qui font basculer le printemps vers l'été. Comme je suis chanceuse d'être si bien entourée!

De retour dans la cour, je brasse mon tas de compost et quelle surprise de constater que ça va bon train et que ça chauffe déjà comme une fournaise! C'est un compost sans graines de mauvaises herbes, donc peut-être que je peux espérer que ma pelouse en profitera dès juin? Je ne peux m'empêcher d'y glisser mes doigts sans gants pour en sentir la chaleur. C'est fou la nature, mon compost dégage une vapeur visible et je m'y brûle presque. Les morceaux de pamplemousse qui restent n'ont décidément aucune chance!  Et le tas qui résulte de ma guerre de tranchées est assez volumineux pour constituer un nouvel amoncellement de grosseur plus qu'honorable. Si c'est pas du bonheur, ça!

Antoine et Julien admirant leur CPE et le chemin qu'ils ont parcouru
En fin d'après-midi, je suis allée chercher les garçons en passant par les champs de maïs. Entre la boue et les semis, c'est rare que c'est possible d'y circuler, j'ai donc profité de l'occasion. Dire que le 22 mars, nous y étions passés en raquettes et qu'hier, j'y ai circulé en shorts! C'est fou le climat québécois!

La rencontre avec la directrice du CPE (concernant l'intimidation que vivent mes fils) a été au-delà de mes espérances. J'avais peur qu'elle me redise de mieux outiller mes enfants contre les agressions et qu'elle me suggère de minimiser ce qu'ils nous rapportent, mais au contraire! ce petit groupe est maintenant sous haute surveillance! Le retour dans les champs s'est fait la tête haute pour tous.

Et en chemin, mes magnifiques enfants m'ont cueilli un non moins magnifique bouquet de... pissenlits qui, au moment même où je vous écris, gît, tête basse dans un verre d'eau. Future nourriture à compost, muette vengeance de Maman au Carré.




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