lundi 21 janvier 2013

Merveilleux Complexe d'Oedipe

Souvenir d'été pour mettre de la chaleur dans cette glaciale journée
Puisque mes enfants entrent dans leur complexe d'Oedipe, ça veut aussi dire que plusieurs étapes marquantes et intenses sont maintenant derrière moi. En ce moment, je me remémore l'allaitement en tandem pendant lequel mes jumeaux semblaient plus fusionner l'un avec l'autre que partager un moment de qualité avec moi, leur mère. La peur de l'étranger, qui survient habituellement vers 9 mois et que mes enfants n'ont jamais démontrée. Plus tard, vers l'âge de dix-huit mois, nous avons remarqué qu'ils semblaient montrer des problèmes d'attachement envers nous; ils étaient aussi affectueux envers les caissières, les serveuses et les infirmiers qu'envers leurs parents. Puis est venu le Terrible Two (divertissant!) auquel nous avons survécu grâce au coin-retrait et à notre patience à l'égard des planchers parsemés de petits pois, de morceaux de tofu et de purée de carottes. Et cette année, à travers les rénos intenses, l'achat de la nouvelle maison et la vente de l'ancienne est apparue cette merveilleuse phase du développement chez les petits garçons; le complexe d'Oedipe.

Oedipe est cet homme qui, suite à la prédiction d'une pythie (une espèce de Jojo Savard des Grecs), s'est vu abandonné par ses parents à la naissance. Des années plus tard, ignorant tout de son identité, il tue son père et épouse sa mère Jocaste, avec qui il aura plusieurs enfants. Lorsqu'il apprend la vérité, (toujours grâce à Jojo!) il se crève les yeux et passe le reste de sa vie à expier ses crimes. Laissés à eux-mêmes, ses enfants connaissent eux aussi plusieurs drames. On lui envie presque son sort lorsqu'on apprend que son épouse/mère, se pend, envahie par les remords. Cette charmante histoire nous est racontée, entre autre par Sophocle, un tragédien grec, dans Oedipe roi, Oedipe à Colone et Antigone. Je ne recommande pas particulièrement Oedipe à Colone, mais les deux autres ouvrages sont une lecture agréable.

C'est à cet Oedipe donc, que réfère Freud lorsqu'il évoque le fameux complexe qui porte son nom et dont je me réjouie tant. Selon de rapides recherches, il surviendrait à partir de 2 à 4 ans pour s'estomper doucement à la pré-adolescence. On le remarque lorsqu'un ''désir'' pour le parent de sexe opposé apparaît, et que le parent de même sexe est perçu comme un rival.

En clair, en ce moment, mes enfants font tout pour m'être agréable et tentent d'embrocher Papa au Carré en courant et en criant comme des perdus un peu partout dans la maison. Littéralement. Moi j'aime bien. Rappelez-vous, après m'avoir ignorée et utilisée surtout comme source de nourriture pendant deux ans,  j'ai à présent deux mignons chevaliers servant qui me réclament des bisous, des câlins, qui viennent se coller sur moi pendant la sieste. Ils m'amènent des cadeaux (parfois, j'oublie que ce sont des cadeaux et les remets à leur place... à leur grand dam!), m'aident à cuisiner, me frottent le dos si j'ai l'air fatiguée. À toute heure du jour, j'entends des ''T'es belle maman.'', ''Je veux t'aider.'', ''Je t'aime, maman.'', ''Maman, Antoine il dit que je suis un gros ***.''. Oui, bon, tout n'est pas parfait, mais avouez que je suis chanceuse d'avoir mes petits anges avec moi.

Et le plus beau dans l'histoire, c'est qu'en ce moment, les jumeaux vivent en grande symbiose l'un envers l'autre, je ne pense donc pas être en train de déstabiliser la construction de leur personnalité en étant une mère trop fusionnelle. ;-) De toute façon, quand on pense à la fin qu'a connu la famille d'Oedipe, il nous vient rapidement une petite gêne!

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