lundi 30 août 2010

Petite soirée ordinaire

D'abord publié le 09-12-09

Mardi soir, 17h14
Papa au Carré étant occupé à poser les pneus d’hiver sur ma voiture, je dois faire la routine souper/chatouilles/bain/boires/dodo toute seule pour la première fois depuis des semaines.
Les jumeaux semblant d’excellente humeur, je suis ambitieuse et je décide préparer une soupe avec les légumes bio de la semaine dernière. Je prends le temps de changer les couches avant le repas puis, les garçons mangent comme des rois (ou des cochons, c’est selon le point de vue!). La soupe est un succès, le poisson rentre au poste et ils finissent sans respirer les pots de yogourt nature et de compote de pommes. Génial! J’arrive même à manger en même temps qu’eux. Julien ne teste la théorie de la gravité qu’une seule fois. Et encore, sur un malheureux petit pois qui ne lui avait bien entendu rien fait, mais qui arborait, je dois admettre, quelques rides le rendant peu appétissant.
Le souper prend fin dans la joie, le calme et l’harmonie sur un minuscule carré de chocolat provenant de leur calendrier de l’Avent. Mes deux fils s’amusent ensuite paisiblement avec leur train, leurs livres, nos sofas et la télécommande. Petite soirée ordinaire.
Vous lisez mon récit en vous disant, hum, une histoire comme celle-là ne mérite pas un texte sur le brillant blogue de Jumeaux, rénos-dodo, il doit y avoir anguille sous roche! Eh bien, cher lecteur, vous avez tout faux… En fait, c’est encore pire qu’une anguille et beaucoup plus difficile à laver qu’une roche…
Mardi soir, 18h37
Observez comment une petite phrase anodine peut rapidement tout faire basculer.
«Chéri? Les enfants sont méga gentils, je vais leur donner leur bain maintenant, ok? N’oublie pas de manger la soupe au curcuma dans la petite casserole. »
Depuis une semaine, leurs fesses étant loin de refléter notre conception générale de l’expression douce comme des fesses de bébé, je les laisse faire du tout-nu sur le plancher de leur chambre pendant le court laps de temps que je prends à partir un lavage de couches. Je ne le sais pas encore, mais l’engrenage infernal vient de se mettre en branle…
Quand je remonte, ce n’est pas un mais bien deux bébés qui ont fait pipi ET caca par terre. Et Julien s’en est, de tout évidence, donné à cœur joie un peu partout dans la chambre. Je cours chercher des débarbouillettes pour ramasser le tout. En nettoyant, je constate qu’il y a des traces de pieds liquides sur le sol, je retire donc les chaussettes d’Antoine d’un coup sec. En même temps, qui n’aperçois-je pas le doigt levé à quelques centimètres de la petite crotte là-bas? Un Julien bien concentré, les yeux fixés sur… ouais bon passons. J’abandonne mon fils aîné pour voler à la rescousse de mon autre progéniture pour aussitôt le laisser afin d’empêcher le premier de marcher dans les traces du second (dans les deux sens du terme!).
STOP! Assez, c’est assez, je dois admettre, que j’ai perdu le contrôle. Je pense un instant monter les enfants dans leur bassinette respective pour laver le plancher, mais j’ai eu ma leçon vous pensez bien! Idée de génie, je les dépose donc dans le bain, à moitié habillés et me précipite dans la chambre pour terminer la dégoûtante tâche qui m’incombe d’office.
Évidemment, leurs pleurs s’élèvent rapidement malgré la montagne de jouets sous lesquels je les ai ensevelis. Ils se calment dès que j’arrive, mais Julien sanglote de plus belle quand il apprend qu’un bouchon n’est pas une suce. Je les prépare directement dans la baignoire et remplis l’eau directement; ils sont enchantés. Enfin un bon coup!
Mais qu’est-ce qui flotte autour d’eux? J’avais pourtant rincé le bain avant de changer les couches… Les couches… Ouache!!! J’essuie rapidement leurs fesses et n’ai même pas besoin de retirer le bouchon puisque Juju le tète déjà frénétiquement. Ils fondent bien sûr en larmes en entendant l’eau qui coule, se disant que je veux probablement jeter les bébés avec l’eau du bain.
Comme nous ne sommes plus à l’époque d’un seul bain par saison, je le remplis et les lave rapidement. Afin d’abréger leurs souffrances, je les prends tous les deux avec moi dans une unique serviette pour les amener à leur chambre. Je vous dis que c’est rendu lourd, ces petites choses gluantes-là!
Et c’est une fois les bébés séchés, habillés et prêts à boire que mon chum est rentré en s’extasiant sur tout ce que j’avais réussi à faire «toute seule ».
En regardant les morceaux de casse-tête en mousse que je venais de frotter, l’amoncellement de guenilles mouillées et les sourires de mes enfants, je lui ai répondu : «Si tu savais comme je suis rendue efficace et organisée, mon amour!"

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